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Convaincu de la mauvaise foi du ministre de l’Education nationale à trouver une solution pérenne aux revendications du Syndicat national de l’enseignement supérieur (Snesup), le Premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga, qui était manifestement floué, s’est résolument impliqué dans la recherche d’une solution honorable. « Le boulanger » de Robert Guéï (paix à son âme) n’est pas seulement qu’à Abidjan.

Les professeurs du Synesup ont depuis le 22 janvier 2007 un nouvel interlocuteur chargé de satisfaire leurs revendications. Il s’agit du Premier ministre qui, après s’être informé sur les points soulevés, a décidé de s’impliquer pour leur trouver une solution, le ministre de l’Education n’ayant pu éviter la grève illimitée, déclenchée il y a deux mois.

Le 22 et le 23 janvier derniers, le chef du gouvernement a reçu le Snesup à la demande de ce dernier. Les rencontres ont été l’occasion, pour les deux parties, de passer en revue les différents points de revendication du Syndicat et de faire des propositions.

Au cours de la rencontre du 22 janvier, le PM a effectivement compris que Mala avait fait preuve de mauvaise volonté dans la recherche d’une solution. Dans le document que le Premier ministre avait en main, les arrêtés et décrets réclamés par le Syndicat étaient tous signés par le premier responsable de l’Education. Ces signatures, selon les syndicalistes, concernaient aussi des nominations antérieures qui ne devraient pas figurer dans l’ordre du jour.

Sans contester les points énumérés par le PM, les syndicalistes se sont contentés d’expliquer à leur interlocuteur les points de doléances. Selon Dr. Mallé, il figurait dans le document un seul point, qui a été l’objet de signature ; à savoir l’arrêté portant transposition des professeurs. Les autres points, à ses dires, n’ont jamais figuré dans le document envoyé au département de l’Education. « Les arrêtés et décrets signés contenus dans le document qu’avait le PM avaient trait aux nominations antérieures dont le ministère a changé la date », a déploré Dr. Mallé.

Colère « primatoriale »

C’est après avoir eu vent des vraies revendications du Syndicat, qu’Ousmane Issoufi Maïga, très remonté contre Mala, s’est engagé à trouver une issue à la grève. Il n’a pas tardé à poser des actes sur quelques points de revendications, en annonçant la mise en place d’une commission technique interministérielle qui devra faire une proposition sur le taux et les modalités d’application de l’indemnité de logement. Cette proposition a été acceptée par les grévistes.

La commission interministérielle, pour la première fois, a siégé le jeudi 25 janvier dernier. Elle a mis en place une commission technique constituée de financiers de six ministères.

S’agissant de l’annulation des résultats à la FSJP, le Premier ministre a instruit au ministre de l’Education nationale de prendre les mesures en vue de l’élection des doyens à la Faculté des sciences économiques et à la Faculté des sciences juridiques et politiques.

Le Snesup, a dit Dr. Mallé, après avoir consulté sa base, juge que les résultats sont encore insuffisants pour lever le mot d’ordre de grève. « Nous allons poursuivre la lutte, même s’il est vrai que le PM a insufflé un nouveau dynamisme quant au règlement de la grève ».

Toutefois, le Snesup est prêt à renoncer et à accepter la proposition du PM sur l’élection de deux doyens à la FSJP mais à la seule condition « que tous les engagements du 18 juillet 2006 soient honorés et l’indemnité de logement obtenue ».

Amadou Sidibé

29 janvier 2007.