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La Fédération des groupements interprofessionnels de la filière bétail viande du Mali (Febevim), le Syndicat national des éleveurs et producteurs de lait et viande (Synelprov) ainsi que le Syndicat national des éleveurs marchands de viande et bétail (Synemab) ont montré, la semaine dernière, sur quels pieds ils dansent en observant une grève synchronisée de 72 heures. Les heurts qui ont opposé les autorités et les syndicats des éleveurs, du 25 au 28 mars 2010, ont pris fin le dimanche tard dans la soirée aux environs de 1 heure. Entre temps, si rien n’est fait ils décident d’aller vers une prolongation, voire une grève illimitée.

Le différend qui a occasionné une pénurie de viande et de lait frais, durant trois jours, dans la quasi-totalité du pays s’est achevé ce week-end avec une possibilité de récidive, de source proche des syndicats.

Le point de discorde serait le non respect du contenu des conventions sur l’organisation internationale du travail ratifiées respectivement en 1997 et en 1998 par notre pays. A les croire, la présente grève a été une réussite à 90% sur toute l’étendue du territoire.

Le collectif des syndicats souhaite, entre autres, l’arrêt immédiat des expulsions des éleveurs et de leurs familles du Wassoulou, le retour des familles déplacées, le dédommagement des familles victimes des casses et incendies et la diligence d’une enquête pour situer les responsabilités et punir les coupables conformément à la loi.

Les syndicats sollicitent l’interdiction de la milice des chasseurs dans notre pays. A ce titre, ils exigent l’application et le respect des lois relatives à la charte pastorale, à l’orientation agricole, à la fourrière et aux recommandations issues des états généraux sur le foncier.

Ils demandent aussi la signature du décret relatif à la T.V.A. sur l’aliment Bétail. Par conséquent, la Febevim, le Synelprov et le Synemab souhaitent que la libre circulation des éleveurs et de leurs biens soit assurée et sécurisée sur toute l’étendue du territoire national.

Dans l’optique de promouvoir la production animale, les syndicats demandent une subvention de 50% de l’aliment bétail et la cession par SUKALA-sa de 20% de sa production de mélasse à un prix préférentiel, l’interdiction de l’exportation de l’aliment bétail et l’exonération des produits vétérinaires.

Ils sollicitent, en outre, l’application stricte de la loi réglementant les feux de brousse dans notre pays. Le collectif des syndicats des éleveurs souhaite également la signalisation des passages d’animaux sur les principaux axes routiers sur toute l’étendue du territoire et la punition des coupables de vols d’animaux.

Il demande la dotation de chaque commune du district de Bamako d’un marché à bétail sécurisé de petits ruminants ainsi que la création de la chambre des éleveurs dans notre pays.

Moussa Dagnoko

29 Mars 2010.