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Ensuite il n’y avait que le service minimum qui était
assuré au niveau des services publics et d’ailleurs
les portails de la plupart de ces services étaient
bouclés, seules les portes réservées aux piétons
étaient, au niveau de plusieurs services, entré
ouvertes.

Toute chose qui est la manifestation
éloquente de l’arrêt de travail à ces endroits. En
plus, même les vendeuses installées habituellement aux
alentours ou à la devanture des services publics ont
été contraintes de chômer la journée d’hier,
convaincues qu’elles n’auraient pas de clients.

En effet, leur petit commerce repose essentiellement
sur une clientèle composée d’agents de
l’administration et d’usagers de services publics.
Pour tous ceux-ci la journée d’hier est perdue.

Il va
de soi qu’une journée sans travail n’arrange pas du
tout leurs affaires, mais que faire quand on sait que
la grève est un moyen de revendications légitimes sans
lequel certains droits des travailleurs sont foulés
aux pieds, en tout cas négligés.

Ce qui est sûr, c’est
que cette grève d’une journée engendrera des pertes
importantes non seulement pour les caisses de l’Etat,
mais aussi pour des usagers des services publics.

C’est d’ailleurs pour ces raisons que les pouvoirs
publics font généralement tout ce qui est possible à
leur niveau pour éviter les mouvements de grève.

La paralysie dans les activités consécutives à cette
grève donnera sans doute beaucoup à refléchir aux
autorités qui devront davantage prendre au sérieux les
revendications syndicales qui s’inscrivent en droite
ligne de la prise en charge de la demande sociale.

Moussa SOW

GREVE DE L’UNTM

L’Administration paralysée

Des départements administratifs vides de leurs
personnels à part quelques hauts responsables, des
banques fermées de même que certaines caisses
associatives, tels sont les constats que nous avons pu
faire hier dans la ville de Bamako à l’occasion de la
grève de 24 heures decretée hier par le Bureau central
de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM).

Dans sa quête perpétuelle pour améliorer les
conditions de vie des travailleurs du Mali, l’UNTM
avait soumis un certain nombre de doléances au
Gouvernement d’Ousmane Issoufi Maïga. Elles étaient au
nombre de 14, d’autres revendications étaient déjà sur
la table des gouvernements précédents.

Dans ce cadre, l’UNTM et le Gouvernement se sont
réunis à plusieurs reprises pour trouver un terrain
d’entente. Mais malheureusement ces pourparlers n’ont
abouti à rien de concret.

Et face à la situation,
l’UNTM a déposé un préavis de grève sur la table du
Gouvernement. Une commission de conciliation a été
mise en place pour rapprocher la position des deux
parties, qui n’ont pas pu trouver de terrain d’entente
sur quatre points suivants :
– faire réunifier les services de l’emploi du travail
et de la sécurité sociale dans un même département;
– reviser à la hausse la valeur du point d’indice;
– Faire établir un plan social en faveur des
travailleurs et qui engage l’Etat par rapport aux
sociétés et entreprises d’Etat cédées. (Cas Huicoma).
– faire baisser les tarifs d’eau, d’électricité, de
téléphone, des produits pharmaceutiques et des
hydrocarbures.

Et finalement, ce qui devait arriver arriva. L’UNTM
n’a pas levé son mot d’ordre de grève. Et, elle a mis
sa menace à exécution.

Hier dans le District de Bamako nous avons fait un
tour dans les services publics et privés afin de
mesurer l’impact de la grève. A cet effet nous avons
sillonné certains départements administratifs.

Au ministère de l’Industrie et du commerce, à 9
Heures il n’y avait pas d’affluence contrairement aux
autres jours.

“Il n’y a personne ici à part le
Ministre Choguel et son staff, ils sont d’ailleurs en
réunion
”, a répondu l’un des gardiens du département
quand nous avons dit l’objet de notre visite.

A la Direction Nationale de la Fonction publique,
c’était le même son de cloche. Presque toutes les
portes étaient fermées à part une seule. Et là aussi,
la grève a été suivie.

A la mairie de la Commune III, ce n’était pas
l’affluence normale et le personnel n’était pas au
complet.

Les clients de la BIM-SA (Banque Internationale pour
le Mali) ont souffert aussi hier à cause de la grève.
Les guichets étaient fermés et le parking réservé au
public et au personnel était vide.

Certaines
institutions de crédit et de microfinance n’ont pas
ouvert hier. C’est le cas des caisses associatives
Jemeni.

Certains de leurs clients ont été pris à
defaut hier, quand ils se sont présentés à la porte de
la caisse, malheureusement, elle n’était pas ouverte.

Du côté de la presse, par crainte de ne pas connaître
la mévente, les journaux de la presse écrite notamment
les quotidiens n’ont pas paru. De même l’ORTM a suivi
la grève, et n’a pas exécuté son programme habituel :
à la place du journal, les auditeurs n’ont eu droit
qu’à des flashes d’informations de 2 minutes.

Mamadi TOUNKARA

20 septembre 2005.