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Si la première grève de la Fédération des Groupements d’Éleveurs du mali a été très peu ressentie dans certaines localités du pays voire sans effet dans certaines autres, telle n’a pas été le cas à Bamako où les consommateurs ont bien senti l’absence de lait frais et de la viande entre le jeudi 25 mars et le dimanche 28 mars dernier. Cela n’était qu’un avertissement car, la Fédération des Groupements Interprofessionnels de la Filière Bétail Viande du Mali (FEBEVIM), le Syndicat National des Eleveurs et Producteurs de Lait et Viande (SYNELPROV) ainsi que le Syndicat National des Éleveurs Marchands de Viande et Bétail (SYNEMAB) qui en sont les acteurs, présagent sous peu de temps, si rien n’est fait pour leur doléance, une grève illimitée.

Les recommandations des syndicats

Partant du non respect du contenu des conventions sur l’organisation internationale du travail ratifiées en 1997 et en 1998 par le Mali, le Collectif des syndicats recommande entre autres l’arrêt immédiat des expulsions des éleveurs et de leurs familles du Wassoulou, le retour des familles déplacées, le dédommagement des familles victimes des casses et incendies et la diligence d’une enquête pour situer les responsabilités et punir les coupables conformément à la loi.

Les syndicalistes demandent l’interdiction de la milice des chasseurs au Mali. A cet effet, ils exigent l’application et le respect des lois relatives à la charte pastorale, à la fourrière et aux recommandations issues des Etats généraux sur le foncier. Aussi, ils demandent la signature du décret relatif à la TVA sur l’aliment bétail.

En outre, les syndicats souhaitent que la libre circulation des éleveurs et de leurs biens soit assurée et sécurisée sur toute l’étendue du territoire national. En vue de la promotion de la production animale, les grévistes souhaitent une subvention de 50% de l’aliment bétail et la cession par SUKALA-SA de 20% de sa production de mélasse à un prix préférentiel, l’interdiction de l’exportation de l’aliment bétail et l’exonération des produits vétérinaires.

Ils sollicitent également l’application stricte de la loi réglementant les feux de brousse au Mali, la signalisation des passages d’animaux sur les principaux axes routiers de l’étendue du territoire et la punition des coupables de vols d’animaux.

Enfin, ils demandent la dotation de chaque commune du District de Bamako d’un marché à bétail sécurisé de petits ruminants ainsi que la création de la chambre des éleveurs du pays.

Prions que les autorités et les syndicalistes trouvent rapidement un compromis à cette situation si non il y’a une menace de pénurie de lait frais et de viande à Bamako.

Amadou KONATE

30 Mars 2010.