Une quinzaine d’associations de la société civile malienne ont signé, le 13 mai 2010, une lettre ouverte au Président de la République Amadou Toumani Touré pour l’inviter à s’impliquer personnellement pour la résolution rapide de la crise des travailleurs licenciés et non licenciés de Huicoma. Elles lui ont rappelé qu’ignorer ou banaliser la grève de la faim de nos concitoyens n’est pas acceptable ni moralement, ni politiquement encore moins humainement.
Hier soir, la bourse du travail du Mali, assiégée depuis le 10 novembre 2009, par les travailleurs licenciés et non licenciés de Huicoma, a abrité la signature par des organisations de la société civile malienne d’une lettre ouverte au Président ATT.
Dans leur combat pour la réalisation de leurs droits, les travailleurs licenciés et non licenciés de Huicoma ont entamé, depuis le 10 mai 2010, un grève de la faim.
La lettre ouverte adressée au Président de la République indique que cette épreuve est un cri de détresse ainsi qu’une interpellation qui ne devrait laisser indifférent aucun Malien. « Jamais auparavant la lutte de nos concitoyens pour leurs droits n’a revêtu cette forme qui met en péril leur vie », rappellent les organisations de la société civile signataires de la lettre.
Selon elles, « la résistance et les revendications des travailleurs de Huicoma s’inscrivent dans le contexte de crise systémique qui remet en question le modèle néolibéral qui a contraint notre pays à se débarrasser des secteurs stratégiques de notre économie ».
Elles ont ensuite rappelé au Président de la République qu’ « ignorer ou banaliser la grève de la faim de nos concitoyens n’est pas acceptable ni moralement ni politiquement encire moins humainement ». Et pour mettre le pays à l’abri d’une catastrophe, les acteurs sociaux, religieux, politiques et culturels, signataires de cette lettre ouverte ont proposé des mesures d’urgences.
Ce sont : la protection des travailleurs en danger de mort en respectant le plan social élaboré par l’UNTM et convenu avec l’État, le payement des arriérés de salaires, la nomination d’un administrateur provisoire en accord avec les travailleurs, en attendant la définition des modalités de la réhabilitation de l’entreprise dans le sens des intérêts du peuple malien, et la mise en place d’une commission d’enquête indépendante sur les conditions de la cession de l’entreprise et de sa gestion.
Les organisations signataires de la lettre ouverte sont : le Parti Sadi, le Foram, l’Union des démunis du Mali, AME, le Forum des organisations de la société civile, CAD-Mali, le Morasma, le Journal Sanfin, le réseau de Communication Kayira, Association des radios communautaires du Mali, l’ONG MEDESSAPCOM, ATVR, Union régionale des retraités de Koulikoro, le Collectif des personnes âgées de Koulikoro et le Mouvement des sans voix.
Assane Koné
14 Mai 2010.