La grève d’avertissement de 24 heures de l’UNTM a été peu suivie dans le transport urbain et pas du tout dans le domaine des transports interurbains. A preuve, les guichets de la plupart des compagnies et sociétés privées de transports sont restés ouverts.
Hier, à Sogoniko, l’atmosphère à la gare routière était comme de coutume grouillante. Les compagnies Bittar-Trans, Balanzan Transport, Bani Transport, etc. connaissaient une affluence de passagers qui ont, avant la mi-journée, pu effectuer le voyage. Vers 13 h encore des centaines de passagers étaient toujours dans les principales gares dans l’attente de véhicules.
Au marché de Médine, on pouvait également observer le même spectacle dans les compagnies Ghana Transport et autres.
Par contre dans le transport inter-quartiers et à destination de la périphérie de Bamako, des perturbations consécutives au respect du mot d’ordre de grève par certains « Sotrama » étaient perceptibles.
Des passagers ont été contraints d’attendre de longues minutes durant ces véhicules de transport en commun bien que les sociétés Diarra Transport, Diéma Transport et autres n’aient pas été de la grève. Grosso-modo, Bamako n’a pas été paralysée par le transport.
A la Bourse du travail, l’on a reconnu que le secteur des transports a un peu flanché. Selon un syndicaliste, cette situation s’expliquerait par le fait qu’une partie du transport est membre de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM).
Cependant, un autre syndicaliste a indiqué que si le mouvement est suivi dans les structures sanitaires, de l’administration et dans les établissements bancaires et financiers, la grève aura été une réussite.
Denis Koné
BANQUES, ASSURANCES, POSTES
Le service minimum en panne
La loi demande en matière de grève que le service minimum soit assuré par l’administration. Ce qui ne fut malheureusement pas le cas hier.
La grève d’avertissement de 24 h déclenchée hier par l’Union nationale des travailleurs du Mali a été suivie à la lettre par beaucoup de services administratifs. Et même plus. Car, nombreux sont les établissements publics qui n’ont même pas daigné assurer le service minimum.
C’est le cas, par exemple de la BHM à l’ACI-2000 où les portes sont restées verrouiller depuis vendredi dernier. Le parking réservé aux véhicules et aux motocyclistes qui, naguère, ne désemplit pas, est resté désert. Seuls deux gardiens à la porte sirotaient tranquillement leur thé quotidien.
A la question de savoir pourquoi cette « tabula rasa » dans une banque tant courtisée : « c’est une façon de dire que la cause est très noble. Ça ne va vraiment pas actuellement. Il faut une autre façon de faire », a dit l’un d’entre eux.
A quelques mètres de là, se trouve la Banque sahélo-sahélienne. A la devanture de cette banque, une dizaine de voitures étaient stationnées et trois gardes vaillamment assis à la porte. « Le guichet ne fonctionne pas. Si c’est pour le courrier, allez-y », nous a t-on ordonné.
A Ecobank où il y avait du monde, le service minimum avait pour nom réception des coups de fil et des courriers. Mais par qui ? Car nous n’avons pas vu de secrétaires.
A la Poste centrale, par contre, le service minimum était assuré convenablement puisque des agents vendaient des timbres postaux jusque dans la mi-journée. Les postes annexes d’Hamdallaye et de Niaréla n’étaient pas encore ouvertes à notre passage aux environs de 9 h.
Dans d’autres services publics comme les ministères, l’ORTM, on sentait la paralysie. Les fans de l’ORTM et de la Chaîne II se sont contentés des sons de kora diffusés sur les antennes. La presse privée, à l’exception de votre quotidien, d’un bi-hebdo et d’un hebdo, a brandi elle aussi l’avertissement de l’UNTM.
En revanche, le mouvement a été peu suivi dans les assurances, car nous avons rencontré des clients devant Colina-SA et les assurances Lafia qui venaient d’effectuer des opérations.
On peut dire que cet avertissement de 24 h a été suivi au regard de l’atmosphère bien morose qui régnait dans nombre de services de l’administration publique.
Sidiki Dembélé
GREVE DE 24 HEURES DE L’UNTM
Mot d’ordre respecté, service minimum
La grève d’avertissement de 24 h de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) de lundi a créé un silence de cimetière dans la plupart des administrations publiques, qui n’ont assuré que le service minimum. Le cas des sapeurs-pompiers.
Le mot d’ordre de l’UNTM a été suivi à la lettre par les éléments de la protection civile présents dans les régions de Kayes, Sikasso, Ségou et Mopti. La spécificité de la cessation de travail au niveau des sapeurs-pompiers a été la mise en place d’une équipe légère d’intervention devant assurer le service minimum.
A Sogoniko, dans une caserne de cinq engins d’intervention, seulement deux ont été maintenus pour le service minimum. L’effectif de garde variait de 13 gardes à 4. Les sorties pour les interventions étaient également ciblées. Elles concernaient uniquement les cas où la vie était directement liée au secours.
A preuve, les deux accidents survenus en amont et en aval du pont Fadh, n’ont pas nécessité de sortie des soldats du feu puisque ayant été jugés légers. Lors de son service restreint, la protection civile, pour ses sorties d’intervention, a suspendu les sirènes et toute communication avec les talkies-walkies pour prouver qu’il y a grève.
Pour éviter toute tentative de détournement du mouvement, des comités de crise ont été installés au niveau des régions en vue d’informer régulièrement la section syndicale de la protection civile qui, à son tour, rendait compte au Syndicat national des administrations d’Etat (Syntade).
Les urgences seules
Cependant, selon certaines informations, le service minimum au niveau de la protection civile a failli être exploité par l’administration à d’autres fins. Car, rapportent nos sources, le directeur général de la protection civile, a convoqué ses secrétaires et certains employés de bureaux pour leur faire croire qu’il s’agit d’assurer le service minimum à la direction qui est une structure administrative où, semble-t-il, seul le directeur nommé par décret présidentiel est habilité à travailler.
Informée de ce comportement tendant à saboter la grève, la section syndicale a dépêché sur place un émissaire pour intimer l’ordre aux intéressés de cesser le travail, sous peine de sanctions en la matière.
A l’hôpital Gabriel Touré, sans abandonner totalement le travail, seul le personnel requis était sur place pour assurer le service minimum. Le service des consultations externes était fermé alors que l’affluence des patients était grande. Seuls les cas vitaux, c’est-à-dire les urgences, étaient pris en compte.
En conséquence, ceux qui sont allés en espérant être consultés ont purement et simplement rebroussé chemin après avoir appris que le personnel était réduit.
L’on peut dire en définitive qu’ils ne peuvent s’en prendre qu’aux autorités qui n’ont pas pu éviter l’évitable.
Mohamed Daou
20 septembre 2005.