Selon M. Oumar Coulibaly le responsable Administratif de Graphique Industrie, sur les 7 points de revendications objets de la grève de 48 heures du mardi 14 mars au mercredi 15 mars 2006, un terrain d’entente est obtenu sur 6 points. Seul reste le 7ème point relatif au retour immédiat sans conditions de deux syndicalistes licenciés par la direction. “Cela relève du pouvoir discrétionnaire du PDG qui a opposé un refus catégorique”.
Etaient présents à cette réunion de conciliation le service administratif de Graphique Industrie, le chef du personnel. Du côté syndicat, la rencontre a enregistré la présence du secrétaire général du comité syndical M. Modibo Diallo, et de son adjoint. Le président de séance était M. Oumar Sanogo, inspecteur du travail.
LES REVENDICATIONS DU SYNDICAT
Les points qui ont motivé le préavis de grève du Comité syndicat de Graphique Industrie en date du 27 février 2006 sont :
1- l’eau potable offerte à des conditions acceptables,
2- les médicaments accessibles à l’infirmerie,
3- une sécurité sanitaire dans l’enceinte de l’entreprise,
4- une grille de salaires prenant en compte les avancements de catégories des travailleurs,
5- le respect des conventions internationales en faveur des élus syndicaux,
6- le respect de la procédure de licenciement prévue par la législation du travail,
7- le retour immédiat et sans conditions des collègues syndicaux licenciés.
LA REPONSE DES REPRESENTANTS DE LA DIRECTION
Au cours de la séance de conciliation du 07 mars 2006, lorsque la parole fut donnée aux représentants de la Direction, ceux-ci ont répondu :
1- A la date d’aujourd’hui l’alimentation en eau potable est assurée par EDM
2- Suite aux instructions du Docteur du CMI 3, l’achat des compléments de médicaments est effectué à la fin de chaque mois à concurrence de 125 000 F au moins. L’infirmerie a pour vocation d’assurer les premiers soins aux travailleurs. La Direction a engagé en marge de l’INPS, un Docteur qu’elle paye. Et ce dernier assure deux visites par semaines.
3- Pour une sécurité sanitaire dans l’enceinte de l’entreprise la Direction a demandé plus de précisions au Comité syndical ; après ses explications, la Direction a parlé de masques et cache-nez mis à la disposition des travailleurs dont la fonction l’exige.
4- Pour une grille salariale prenant en compte les avancements des catégories des travailleurs, la Direction a rétorqué que si le service administratif avait été approché par le Comité syndical ce dernier lui aurait fait savoir qu’en l’absence d’un accord d’établissement, la Direction a déjà commis un consultant qui travaille avec le service administratif pour une harmonisation des salaires. Car Graphique Industrie relève de la Convention Collective de la Mécanique Générale et de l’Industrie qui date de 1957.
5- Pour le respect des conventions internationales en faveur des élus syndicaux, nous n’avons pas constaté de violation.
6- Pour le non respect de la procédure de licenciement, le service administratif a fait savoir que tout cas de licenciement fait l’objet d’une demande d’explications adressée au travailleur et ensuite d’une demande d’autorisation de licenciement adressée à l’inspecteur du travail comme prévu par les textes en vigueur.
LA SEULE POMME DE DISCORDE
Le 7ème et le dernier point de revendication du Comité syndical de Graphique Industrie relatif au retour immédiat et sans conditions de deux syndicalistes licenciés est la seule pomme de discorde entre la Direction et le syndicat à en croire le responsable administratif M. Oumar Coulibaly.
“Cela relève du pouvoir discrétionnaire du PDG qui a opposé un refus catégorique” , a-t-il dit. Mais selon le Comité syndical “Cela n’était pas négociable”. Après moult tractations, rien à faire les protagonistes (Direction et syndicat) campaient sur leur position.
Après une pause d’une journée, histoire de permettre aux représentants syndicaux de consulter leur base, c’était toujours le statu quo.
Face à cette situation d’intransigeance des deux camps, l’inspecteur de travail M. Oumar Sanogo, le conciliateur ne peut que constater un échec.
Avant de lever la séance, il a indiqué aux représentants syndicaux la voie du tribunal de travail compétent dans ce genre de situation. Va-t-on vers un procès?
En tout état de cause, le mouvement de cessation des activités des syndicalistes se poursuit par solidarité envers les deux camarades licenciés, mais n’est pas suivi par tous les travailleurs.
Dans la situation, certains empêchaient d’autres d’accéder au lieu de travail, toute chose qui a obligé la direction à inviter un huissier pour constater les faits sur le terrain.
Daba Balla KEITA
17 mars 2006.