La Direction Générale de la compagnie Air Mali a animé un point de presse, le mardi dernier au siège de DFA Communication. Objectif : éclairer l’opinion sur les perturbations qu’elle a connu suite à la grève du personnel naviguant commercial (PNC) des 21 et 22 Février 2010. Dans ce mouvement, le PNC a, en réalité, perdu de vue la bonne foi de la direction générale, qui avait fait montre de sa disponibilité au dialogue.
Le directeur général, Abderrahmane Berthé, a évoqué les mesures prises par la direction générale pour assurer l’hébergement, la restauration et l’acheminement des passagers pendant cette période.
Pour le DG, dans ce genre de situation le client est au centre des préoccupations de la compagnie, qui a pu assurer ses vols à 95% malgré la grève en ayant recours à l’affrètement de trois avions qui ont transporté un total de 1041 passagers en 48heures. Les passagers ont été pris en charge pour les repas et l’hébergement.
En fait, c’est le 3 février 2010, que le collectif du personnel naviguant commercial (hôtesses et stewards) a saisi la direction de Air Mali avec une liste de revendications. La direction a répondu le 12 Février en invitant le collectif à se référer au nouveau statut que la direction s’apprête à adopter au profit du personnel de la compagnie. Pour M. Berthé, l’essentiel des préoccupations du PNC est en partie pris en compte dans ce statut.
Mais le collectif voulait vaille que vaille ouvrir des négociations sur 8 points de revendications. Il s’agit, entre autres, de l’adoption d’une nouvelle grille salariale, de plafonner les heures de travail à 6o heures par mois, d’accorder un CDI (contrat à durée indéterminée) à tous ceux qui ont un CDD (contrat à durée déterminée) pendant plus de deux ans. Ce dernier point a fait l’objet d’un accord avant la date indiquée pour la grève.
Ce qui n’a pas calmer les ardeurs du collectif du PNC. Au contraire, il en profite pour exiger l’ouverture des négociations sur les sept autres revendications.
La direction générale de Air Mali a décidé de ne pas céder au chantage puisque la situation ne sied pas. Il y avait des passagers qui sont bloqués entre temps ailleurs. Et la direction trouve que l’urgence, « c’est de travailler à les acheminer sur leurs destinations ».
Malgré la disponibilité et les assurances données par écrit par la Direction Générale et la satisfaction d’une revendication (le CDD de plus de 2 ans devient CDI) aurait dû lever le mot d’ordre de grève. Mais rien n’y fait, le collectif a maintenu sa grève de deux jours paralysant ainsi les activités de la compagnie, qui a été obligée d’affréter d’autres compagnies pour transporter les passagers, victimes de cette grève.
Le collectif aurait estimé que la lettre d’intention de la direction était insuffisante pour annuler la grève.
Selon le DG d’Air Mali, le plus choquant, c’est le fait pour le PNC d’abandonner les avions sur des tarmacs étrangers. « Le sursaut patriotique aurait dû les inciter à ramener les avions dans leur base… » a regretté Abderrahmane Berthé pour qui la grève n’avait aucun sens dès le moment où la direction générale de Air Mali a manifesté son accord pour les négociations.
Finalement, les uns et les autres sont revenus à de meilleurs sentiments. Tous les vols de la compagnie ont repris le mardi 23 Février 2010. La compagnie Air Mali s’est élargie depuis deux (2) ans avec l’ouverture de nouvelles lignes.
L’effectif est passé de 80 à 200 personnes composées en majorité de jeunes maliens à leur première expérience professionnelle. « Notre défi aujourd’hui est de consolider les acquis et assurer la pérennité d’Air Mali tout en poursuivant son développement. C’est pourquoi, à partir d’Avril 2010, de nouvelles destinations vont être ouvertes… », a conclu le directeur Général.
I.Maïga
25 Février 2010.