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Depuis 2010, le Mali dispose d’une politique de lutte contre le paludisme au Mali portant sur la gratuité des soins et de la prévention pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. Cette politique suscite beaucoup d’interrogations de la part des populations.

Les femmes et enfants de moins de cinq ans en situation de bénéficier de soins gratuits contre le palu doutent de ce que l’État appelle gratuité des soins. Bon nombre de parents se plaignent aujourd’hui, que malgré la gratuité des soins du paludisme, ils continuent de débourser encore pour la même maladie.

Moussa Doumbia, fonctionnaire, témoigne qu’il a conduit son enfant de moins de 5 ans au Cescom des « 1008-Logements » à Yirimadio. A l’en croire, après la consultation, un médecin lui a déclaré que son enfant est malade du paludisme et lui a prescrit une ordonnance.

Sur l’ordonnance, précise-t-il, un seul médicament a été souligné gratuit, en l’occurrence des comprimés à prendre en trois jours. Le reste était à chercher à la pharmacie à la charge du parent. Toutes choses qui intriguent M. Doumbia qui se demande pourquoi écrire « gratuit » devant un médicament et pas l’autre, s’ils font partie du traitement.

Une ordonnance prescrite pour guérir le paludisme ne devrait-elle pas être gratuite ? S’il faut rendre un médicament gratuit au détriment d’un autre sachant qu’ils interviennent tous dans le traitement de la maladie, la notion de gratuité des soins est un peu ambigüe au bon sens des populations.

Tout ne parait pas clair sur cette gratuité des soins. Selon le décret n°628/P-RM du 29 novembre 2010 portant gratuité des moyens de prévention et de traitement du paludisme chez l’enfant de moins de cinq ans et chez la femme enceinte dans les établissements de santé publics, en son article premier, « les moyens de prévention et de traitement du paludisme chez l’enfant de moins de 5 ans et chez la femme enceinte sont gratuits dans les établissements publics hospitaliers, les centres de santé de référence et les centres de santé communautaires ».

L’article 2 stipule que sont pris en charge « les médicaments, les consommables et les actes ; la prévention par la sulfadoxine-pyrimethamine comprimé et la moustiquaire imprégnée d’insecticide ».

Toutefois, selon son article 3, la liste des médicaments, des consommables et des actes concernés est fixée par arrêté du ministre chargé de la Santé… Qu’en est-il de cette liste réellement ? Pour que la population sorte du doute, il y a lieu de mettre un éclairage sur cette décision de gratuité des médicaments contre le palu, salutaire dans le principe.

Aminata Traoré

(stagiaire)

29 Juillet 2011.