Le Forum sur l’éducation qui s’ouvre ce jeudi réunira tous les acteurs de l’école. Le Syndicat national de l’enseignement supérieure a fait certaines recommandations.
Pour Dr. Abdou Mallé, secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNESUP), depuis plusieurs décennies, le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique n’a pas bénéficié de soutien politique et financier à hauteur de souhait.
La situation, ajoute-t-il, se dégrade au point de ne plus pouvoir contribuer efficacement à la formation des ressources humaines qualifiées condition sine qua non de tout développement économique, social et culturel. Ce phénomène, à ses dires, s’est accentué avec la concentration des ressources financières au niveau de l’enseignement de base, faisant oublier que l’avenir de celui-ci dépend directement ou indirectement de l’enseignement supérieur.
Pour lui, il est impératif de corriger les erreurs commises par le passé pour bâtir un enseignement supérieur et une recherche à la hauteur des défis à relever. Pour ce faire, il revient, dira-t-il, d’identifier les problèmes existants et d’apporter les solutions appropriées.
Les problèmes sont nombreux. Il s’agit de la lourdeur dans la prise des décisions, arrêtés et décrets régissant les droits des enseignants comme les avancements, le paiement des arriérés, des heures supplémentaires, des bourses et trousseaux, etc. ; le manque de rigueur qui se manifeste par la prise des décisions arbitraires souvent sources de frustrations et d’injustice…
Pour résoudre ces problèmes le Snesup exige l’autonomie pour l’Université, les Facultés, les grandes écoles, les instituts ainsi que des DER. Il souhaite que le recteur de l’Université de Bamako tout comme les directeurs des grandes écoles et des instituts soient parmi leurs pairs et non nommés.
La relecture des textes et leur application rigoureuse, l’élargissement du Conseil de l’Université aux directeurs des grandes écoles avec voix consultative, l’instauration et le respect de la hiérarchie dans les deux (2) sens ; du dialogue et de la confiance entre les différents partenaires de l’école y compris le gouvernement, le transfert de la gestion des campus au Cenou… figurent au nombre des recommandations du Snesup.
Pour le Snesup, aucun sacrifice ne sera de trop pour sauver l’école malienne. Il est une obligation pour l’Etat de financer l’école, quitte à ce qu’il diversifie ses sources de financement ou revoie sa politique en matière de gestion et d’affectation de budget, conclut-il.
Sètè Traoré
30 Octobre 2008