Les pouvoirs publics ont l’amer souvenir de la grève que l’UNTM a déclenchée et qui a paralysé toute l’administration publique.
Ce fut un gâchis, et pas seulement pour le pouvoir en place, mais pour tout le pays, car une journée de grève entraîne un manque à gagner important pour le Trésor public.
Forts de cette mauvaise expérience de n’avoir pu empêcher alors la grève, les pouvoirs publics semblent, à présent, vouloir prendre les devants d’où la rencontre initiée le mardi dernier par le chef du gouvernement Ousmane Issoufi Maïga au siège de la centrale syndicale UNTM à la Bourse du Travail.
POURQUOI UNE TELLE RENCONTRE ?
Selon les informations que nous avons eues de cette rencontre, qui, du reste, s’est déroulée à huis clos, l’objectif n’était pas, comme on pouvait l’imaginer, de débattre des points de revendications spécifiques de l’UNTM.
Il s’agissait, en fait d’une visite de courtoisie inhabituelle du Premier ministre, accompagné de plus d’une dizaine de membres de son gouvernement. Il a surtout été question de travailler la main dans la main en vue de pérenniser le dialogue entre les deux entités.
DISSIPER LES MALENTENDUS
Les pouvoirs publics, à travers le Premier ministre et certains membres de son gouvernement viennent de poser un acte qui est de nature à dissiper les quiproquo entre les deux parties : gouvernement et UNTM en ce qui concerne les rencontres programmées et les négociations des points de revendications.
On se rappelle, en effet, que l’UNTM, avant de parler de préavis de grève, a l’habitude de fustiger la mauvaise foi du gouvernement. Qu’est-ce à dire ?
Une telle affirmation ne peut être faite que lorsque, dans le cadre des négociations il y a rupture soit parce que l’interlocuteur ferme la porte, soit il se montre très occupé pour aller à la rencontre.
Ce sont des pratiques du genre qui sont de nature à susciter méfiance et révolte. Ce qui, il faut l’avouer, n’arrange pas les choses.
En effet, si la grève est l’expression d’un ras-le-bol, elle traduit la non prise en compte ou la prise en compte insuffisante des revendications.
Aussi, les conséquences de l’arrêt momentané du travail sont, par la suite, ressenties par tous, directement ou indirectement.
PLUS DE RESPONSABILITE ET DE SUIVI
La rencontre d’avant-hier entre le gouvernement et l’UNTM sera sans doute de nature à insuffler plus de responsabilité et de suivi dans les négociations, de part et d’autre.
C’est le socle même de la confiance (qui n’était pas loin de s’effriter il n’y a pas si longtemps) et du dialogue social sans hypocrisie ni démagogie dans les deux camps.
Force est de constater que et le Gouvernement et l’UNTM accomplissent des missions de service public, participant tous à la réunion des conditions favorables au progrès social, au bien-être socio-économique.
Nous osons croire que le Premier ministre qui, au cours de cette rencontre, a donné des consignes fermes à ses ministres, mettra tout en oeuvre pour le suivi de l’acte majeur qu’il vient ainsi de poser et ce, dans l’intérêt de tous.
Moussa SOW
02 février 2006.