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Chaque année, le gouvernement, à travers la Cellule d’Appui au Développement à la Base (CADB) organise une réunion de concertation avec l’ensemble des organisations non gouvernementales (ONG) qui sont en activité dans notre pays.

L’un des objectifs de cette rencontre annuelle est de débattre les grandes préoccupations des autorités dans la mesure où les ONG constituent des acteurs de développement. Elles sont très proches des populations surtout rurales.

Le gouvernement et les ONG travaillent sur l’ensemble du territoire pour promouvoir des actions de développement. Le partenariat ONG-Gouvernement date de 1973; et, en 1991 les ONG étaient là dans l’avènement de la démocratie et oeuvrent dans l’accompagnement du processus de décentralisation.

Selon les rapports de la CADB, la contribution annuelle des ONG au développement est estimée à 63 milliards de FCFA.
Aujourd’hui, les relations entre la Cellule d’Appui au Développement à la Base (CADB) et les ONG sont tendues. Les difficultés se résument au manque de confiance et de respect réciproque entre les deux parties aux dires du représentant des ONG Bakary Doumbia.

C’était lors d’une conférence de presse animée au siège du CCA-ONG à Darsalam. Sitôt après leur retrait, leurs dirigeants ont animé une conférence de presse au cours de laquelle ils ont parlé des points d’achoppement avec les autorités.

Les conférenciers ont expliqué le pourquoi de leur comportement. C’est une décision prise unanimement sur la base des pratiques et comportements que nous avons constatés a précisé le porte-parole M. Doumbia.

Rappelons que le collectif des ONG regroupe le CCA-ONG, SECO-ONG, la CAFO, le Groupe Pivot Santé, le Groupe Pivot Education…

COMMENT EN EST-ON ARRIVE LÀ ?

Dans le cadre de la rencontre d’hier avec la CADB, des documents ont été soumis aux collectifs des ONG qui devraient être discutés durant cette rencontre. Dans ce cadre, les ONG se sont mobilisées durant plusieurs mois à travers le pays pour étudier ces documents et faire des observations et des propositions afin de les améliorer. Selon M. Dembélé, “la CADB nous encourageant à réagir, la synthèse de ce travail a été déposée à la CADB en septembre dernier”.

Surpris, ils ont constaté que les deux documents produits par l’ensemble des ONG ne figuraient pas dans les documents préparatoires de cette concertation. Pire à ce jour, le collectif n’a reçu aucune suite de la CADB, ni aucun rapport sur l’état d’avancement de ces négociations avec les différentes parties prenantes.

Faut-il préciser que deux articles constituaient la pomme de discorde ? Par précaution, la CADB a retiré du document les deux articles en question, à savoir l’obligation de consacrer 50% des budgets à des infrastructures physiques et 1% du budget des ONG pour financer les activités de suivi-évaluation de la CADB.

Les représentants des ONG estiment que le processus de concertation entamé par la CADB n’est pas participatif, mais plutôt consultatif sans obligation pour elles de prendre en compte leurs observations sur les documents en question qui conditionnent pourtant la vie des ONG de leurs partenariats et de l’atteinte d’objectifs de développement.

“Comment comprendre que la CADB aujourd’hui ne poursuit pas avec les ONG le processus engagé et soumettre pour débats lors de cette 12ème concertation des textes différents de ceux que nous avons débattus, mais qui ne prennent pas pour autant en compte nos observations ?”, s’est interrogé.

Mieux, les propositions faites par le Collectif des ONG ne figuraient pas non plus dans le document soumis à discussion. Particulièrement, il s’agit de l’aspect paritaire.

Autant d’interrogations et de doutes qui ont amené les ONG à bouder la séance d’hier. Après lecture du discours de leur représentant, les ONG se sont retirées de la salle pour refuser de servir d’alibi une fois de plus de plus pour des fins inavouées.

Le Collectif des ONG dément aussi les allégations selon lesquelles : « les ONG ne font rien, les ONG ne sont pas sérieuses ».

C’est ainsi que le collectif annonce son désarroi face “aux prises de décision unilatérales. Situation qui est insupportable et surtout incompréhensible car il semble viser la décrédibilisation des ONG”.

C’est le dos au mur que les représentants des ONG ont quitté la salle, cependant, ils ont précisé qu’ils restent ouverts au dialogue. Et Kafougouna Koné est resté muet à la réunion après le départ des ONG.


Mamadi TOUNKARA

19 janvier 2006.