Le président Amadou Toumani Touré a fait son entrée sur l’esplanade du Palais des Congrès sur les notes mélodieuses de l’Ensemble instrumental du Mali qui a respecté sa tradition d’être présent au rendez- vous des grands événements organisés par le gouvernement.
Des intermèdes musicaux ont marqué la cérémonie d’ouverture pour joindre l’utile à l’agréable, une partie de la cérémonie a été concédée d’une part aux enfants de l’établissement Ami Toutou Traoré, une école du Projet, et d’autre part à la troupe Niogolon qui a présenté des sketches sur la gestion intégrée des ressources en eau (Gire), un concept qui a servi de thème au Salon international de l’eau (Sideau) 2006.
À travers l’organisation biennale du Sideau, les autorités maliennes prennent la pleine mesure de l’importance des réponses à apporter aux questions brûlantes de l’indispensable gestion adéquate de l’eau et de la nécessaire prise de conscience des populations.
C’est l’ancrage de ce rendez-vous parmi les grands événements africains autour de la question cruciale de l’eau. Et c’est à ce titre que cette deuxième édition qui se déroule du 18 au 22 février 2006 a été créditée d’un éclat particulier avec la présence effective du Président de la République, Amadou Toumani Touré, du Premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga, des membres du gouvernement.
L’ambassadeur de l’Allemagne au Mali qui est le Chef de file des partenaires techniques et financiers dans le domaine de l’hydraulique, le ministre de l’hydraulique de la Mauritanie ainsi que le Haut Commissaire de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs, qui réunit le Mali, la Mauritanie et le Sénégal) étaient présents à cette manifestation au bord du Djoliba (fleuve Niger).
L’eau peut être un facteur de succès ou d’infortune pour les politiques agricoles. Le lien qui existe entre l’Agriculture, l’Elevage d’une part, la pluviométrie de l’autre, n’est plus à démontrer, a souligné ATT.
De la même manière, note-t-il, la santé des hommes et du cheptel reste largement tributaire de la qualité de l’eau. En effet, de nombreuses maladies sont liées à cette denrée qui est source de vie humaine.
Selon ATT, “ aucun effort n’est de trop pour assurer l’approvisionnement en eau potable de nos populations. La carte de l’eau établie au Mali révèle un taux de couverture de 60% en milieu rural, à raison d’un point d’eau moderne pour 400 habitants, déclare ATT. Sur cette base, les besoins en eau de plus de 6000 villages maliens sont couverts à ce jour, mais plus de 2000 autres sont en attente de points d’eau modernes. Le plan national d’accès à l’eau pour la période 2004-2015 devrait nous y aider« .
L’objectif de ce Plan national d’accès à l’eau est de réaliser 10.000 nouveaux points d’eau dans les zones non encore desservies ou faiblement approvisionnées.
Parallèlement à la satisfaction des besoins de consommation de l’homme, l’utilisation de l’eau dans l’Agriculture est également à prendre en compte.
D’après la Fao, l’Afrique utilise moins de 3% de ses ressources hydrauliques, le pourcentage le plus bas du monde en développement comparé à 20% en Asie, I0% en Amérique du Sud.
La croissance réelle du pourcentage des terres irriguées sur le continent n’atteint qu’une moyenne de 0,88% par an. “Il s’agit là d’une forte interpellation pour que l’Afrique tire un meilleur profit de ses importantes ressources en eau, qu’elles soient de surface, souterraines ou qu’elles ruissellent après les pluies. Ce constat prouve au moins une chose, que nous ne manquons pas d’eau, mais nous l’exploitons peu ou mal ”, a martelé le Chef de l’Etat.
Le grand intérêt du Sideau est de permettre de mieux connaître la ressource, les techniques et les technologies de sa mise en valeur et les partenariats indispensables à une exploitation rationnelle et durable de l’eau qui est une denrée périssable, souligne ATT.
Le thème “ Gestion intégrée des ressources en eau ”, est une invitation à rechercher les complémentarités et les synergies entre tous les usagers de l’eau, à la fois pour les besoins de l’homme, de l’agriculture et du cheptel.
La sensibilisation et l’information du grand public seront les clés du succès de cette politique de l’eau, si soucieuse de l’utilisation judicieuse de la ressource et de sa durabilité, a conclu le Président ATT.
L’ambassadeur de l’Allemagne au Mali, Chef de file des Partenaires techniques et financiers, a évoqué la lourde dépendance de l’Economie des pays sahéliens dont le Mali à l’eau.
Elle occupe une place essentielle dans la coopération germano-malienne dont les pôles sont : l’Agriculture, la gestion des ressources naturelles, la décentralisation, l’approvisionnement en eau et l’assainissement.
Il a réaffirmé l’engagement des Partenaires à soutenir le Mali dans sa politique de l’eau. Le concept de Gire ne concerne pas que le Mali, mais il a gagné toutes les nations et envahi tous les esprits, selon Ahmed Diane Séméga, ministre des Mines de l’Energie et de l’Eau.
Il a annoncé l’adoption imminente du Plan d’Action national de l’Eau par le Conseil des ministres. “Le secteur de l’eau est l’un des deux secteurs bien orientés pour l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement”, a déclaré Ahmed Diane Séméga.
Boukary Daou
20 février 2006.