Partager

La gestion des ressources en eau reste un des défis majeurs de l’humanité, et la coopération internationale y consacre une part importante de ses moyens.
L’humanité doit relever plusieurs défis liés à l’eau douce, qui affectent la sécurité alimentaire, la santé des êtres humains, le développement économique et social et la durabilité des écosystèmes dans plusieurs régions du monde. Seule une nouvelle forme de gestion de l’eau soucieuse de l’adéquation entre les ressources disponibles et les besoins est susceptible de garantir la durabilité de ces ressources. Cette adéquation constituera sans doute l’un des défis majeurs du 3ème millénaire.

En effet, si l’eau est source de vie, elle est aussi source de mort et cela n’est nulle part aussi vrai que dans le Sahel d’aujourd’hui où l’eau est devenue rare, à cause à la fois, des aléas climatiques et aussi à cause d’une mauvaise gestion des ressources en eau.
Les maladies hybrides ne naissent-elles pas des conditions dans lesquelles les eaux sont conservées ?
Donc, parler de la mauvaise gestion des ressources en eau nous amène forcement à évoquer le rôle des différents acteurs dans cette gestion. Parmi ces acteurs c’est tout naturellement que les femmes occupent le premier plan. En Afrique en général et particulièrement au Mali, les femmes sont au début et à la fin de la chaîne de l’eau : ravitaillement, répartition entre les différents usagers, stockage, conservation, etc.

Que ce soient à travers les bornes fontaines, les puits, le fleuve ou les marigots, sur la tête ou par les charrettes, les femmes et les fillettes sont là, responsabilisées dès l’enfance pour cette activité ; il n’y a donc pas de raison qu’au niveau de la définition des politiques et orientations stratégiques concernant la gestion des ressources en eau que elles ne soient pas impliquées en tant qu’actrices à part entières. C’est tout naturellement que la CAFO se réjouit du fait que ce rôle prépondérant de la femme ait été perçu par les autorités en charge de ces questions, avec l’organisation de cette journée d’information et de sensibilisation des femmes.

Cependant, bien que le problème du rôle des femmes soit évoqué dans toutes les déclarations relatives à la GIRE, il reste beaucoup de chemin à faire avant que ces bonnes intentions ne cèdent la place à des mécanismes opérationnels et à des actions garantissant une participation équitable des femmes à la gestion des ressources hydriques.
Il conviendrait donc d’étudier différents mécanismes visant à accroître l’accès des femmes au processus décisionnel et d’élargir l’éventail d’activités auxquelles celles-ci peuvent s’impliquer en matière de gestion des ressources en eau.

Moussa TOURÉ

26 mai 2006.