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Les grands spéculateurs fonciers ne sont pas en reste de cet événement. Les autorités de tutelle à l’occasion, avaient insisté sur le fait que soient prises des mesures d’accompagnement afin d’éviter la répétition des mêmes erreurs du passé.

En effet le domaine du foncier était devenu la chasse gardée de certains citoyens : élus communaux, intermédiaires entre les acquéreurs de parcelles et les mairies. Même sur certains services techniques était pointé un doigt accusateur. A l’évidence, il y avait à boire et à manger dans cette affaire autour de laquelle s’étaient constitués des groupes de mafia foncière qui n’hésitaient pas à octroyer une seule et même parcelle à plusieurs personnes.

Ne dit-on pas que l’appétit vient en mangeant ? C’est en tout cas cet adage qui sied à la situation des spéculateurs fonciers qui, pour cette raison, avaient été déroutés. Avec la levée de la suspension, ils se frottent déjà les mains, espérant avoir l’opportunité de reprendre du service.

LES SPECULATEURS POURRONT-ILS TRANSCENDER LES GARDE-FOUS ?

La question mérite d’être posée au regard de l’enthousiasme autour de la décision de levée de la mesure d’interdiction quoiqu’on ait élaboré à cet effet des mesures d’accompagnement. Les départements de tutelle du foncier sont, en tout cas, avertis et ne doivent, par conséquent, pas dire après qu’ils ont été surpris par des malversations foncières.

Si c’était le cas, on en déduirait que les autorités de tutelle ont été laxistes ou complices. D’ores et déjà, à leur niveau, des initiatives et actions sont en cours afin de renforcer le dispositif relatif à la transparence de la gestion du foncier sur l’étendue du territoire national.

LE DISPOSITIF SUPPLEMENTAIRE

Ceux qui pensent que l’annonce de la levée de la mesure de suspension d’attribution des parcelles et les mesures d’accompagnement suffisent pour la reprise de la gestion du foncier au niveau des différentes communes doivent se détromper.

En effet, lesdites mesures d’accompagnement n’ont pas été distribuées au niveau des mairies, puisque les autorités de tutelle; ministères des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, de l’Urbanisme et de l’Habitat sont en train d’élaborer un arrêté interministériel et une instruction interministérielle à l’intention des différentes communes pour une meilleure application des mesures d’accompagnement.

Tant que ces documents ne seront pas disponibles, tout élu qui prendra des dispositions à partir des informations qui circulent et du seul fait de la décision de levée de la mesure risque d’en pâtir. Ne dit-on pas qu’en allant plus vite que la musique on danse mal ?

Moussa SOW

10 mars 2006.