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Dans le cadre de la lutte contre la désertification et la préservation des écosystèmes, une étude bilan a été initiée par le CILSS et ses partenaires pour évaluer les impacts de la gestion des ressources naturelles dans les pays du Sahel après trente années d’investissements.

Cette étude Sahel qui durera presque 1 an allant de août 2007 à mars 2008 a pour but de convaincre les autorités publiques ou privées et les partenaires techniques et financiers de la nécessite d’investir dans la Gestion des Ressources Naturelles (GRN). Il s’agit de sensibiliser les populations sur le fait que la désertification n’est pas une fatalité et de faire changer la perception que les médias nationaux du Sahel et les médias internationaux ont du Sahel.

ETUDE SAHEL-MALI

Cette Etude Sahel est effectuée dans tous les pays du Sahel, notamment le Sénégal, le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Celle du Mali est pilotée par un bureau d’étude appelé Centre d’Etude de Conseil et d’Appui pour l’Afrique (CECAF).

L’opérationnalité de cette étude s’effectue par des visites auprès des sites identifiés par le programme, notamment Sikasso, Mopti et Tombouctou.

Pour la circonstance, une mission composée des journalistes, d’un consultant et d’un cameraman dont le chef de file était M. Ibrahim Maïga du Secrétaire Technique Permanent (STP) du ministère de l’Environnement et de l’Assainissement, avait été dépêchée sur les sites.

En effet, après les étapes de Sikasso et de Mopti, c’est le tour de la région de Tombouctou où les missionnaires se sont entretenus avec les acteurs techniques et administratifs qui ont participé à la réalisation des différents projets déployés dans la région des 333 Saints dans le cadre de la GRM.

Arrivée à Tombouctou, les missionnaires se sont entretenus avec le représentant du Gouverneur de la région, le chef de Cabinet M. Seydou T. Camara, du chef de département de la Direction Régionale de Conservation de la Nature M. A Tamboura, du coordinateur de l’entreprise BETCA, BTP, M. Idrissa Abba, et de Mahamadou Hamadou Traoré, chef d’antenne de l’AMICT Tombouctou.


DIRECTEUR DU DRCN TOMBOUCTOU

Selon M. Tamboura, les populations de Tombouctou sont en grande partie des nomades, mais aujourd’hui grâce aux investissements et aux activités de restauration et de plantation, elles arrivent à se sédentariser. Ce qui montre que les avancées significatives sont évidentes grâce à une prise en compte de plus en plus accrue des besoins des populations dans le cadre de la gestion des ressources naturelles.

En comparant des différentes périodes de 1990 à nos jours, il dira que beaucoup de choses ont changé grâce aux plantations des populations, leur région exporte des bois vers Gao, la Mauritanie et même le Niger. Pour la confirmation, les paysans se disent très favorables aux plantations d’écalptus.

Aujourd’hui l’investissement dans ce domaine est très rentable car, les données s’améliorent d’année en année, et cela permet d’accroitre davantage les revenus des populations. En dehors de la réussite de la plantation, la région de Tombouctou connaît aussi la fixation des dûnes à côté desquelles jaillissent beaucoup d’herbe qui sert à la nourriture des troupeaux.

Il y a également plusieurs autres activités économiques, tels que le maraîchage et la production des plans d’aménagement. Par ailleurs, le Directeur n’a pas manqué d’évoquer la réussite référentielle des plaines rizicoles surtout dans la localité de Daye. La production de ces plaines est très élevée avec des coûts raisonnables. Ces actions ont aujourd’hui favorisé l’arboriculture qui apporte beaucoup aux populations.

En outre, le Directeur a surtout attiré l’attention sur la nécessité de l’investissement dans le domaine de la gestion des ressources naturelles. C’est grâce, a-t-il dit, aux investissements aujourd’hui que les populations arrivent à conserver les productions des années successives.

Pour expliquer l’avancée dans le domaine de la conservation de la nature et de la préservation des écosystèmes, il dira que Tombouctou vit mieux aujourd’hui surtout avec la stabilité des jeunes et leur prise de conscience de la nécessité des actions dans la GRN.


ANICT-TOMBOUCTOU DANS LA GRN

Selon le chef de l’ANICT, des cas de réussite sont appropriées et les populations sont d’ailleurs sensibles à des exemples qui connaisent des avancées significatives.
Par contre, d’autres cas sont déplorables compte tenu du mauvais comportement des populations. C’est pour dire que ces populations s’adonnent aujourd’hui à l’utilisation de ces dûnes qui servent de bois de chauffe.

Aussi, la traversée des animaux continue à détruire complètement la fixation des dûnes. Pourtant les populations participent à la mise en oeuvre de ces activités. Ce qui n’est pas du tout compréhensible. C’est pourquoi, il a proposé le projet de gardiennage et l’utilisation des bois de combustible pour que ces dûnes et ces plantations puissent être pérennisées.

D’où une nécessité urgente de trouver d’autres énergies pour que ces dûnes puissent avoir des progrès. Pour terminer, il a proposé l’organisation d’un forum national pour sensibiliser et informer les populations sur l’importance écologique et économique des ressources naturelles.

LE COORDINATEUR DE L’ENTREPRISE BETCA-BTP

Quant au coordinateur, il a souligné que malgré des réussites biologiques dans certains cas, les difficultés restent énormes, tant au niveau de l’incompatibilité du nombre de surface comptabilisée et des surfaces réelles bénéficiées par les populations sur le terrain. Il y a également le manque de participation effective des populations.

De même, lui aussi a souligné l’insoucience des populations qui ne font que détruire les fixations déjà réussites. Imaginer, a-t-il indiqué, que les fixations mécaniques et biologiques qui réalisent chacune 800 000 F, soient totalement détruites par les populations qui sont elles-mêmes bénéficiaires.

C’est pourquoi, il a souhaité la vulgarisation des informations à tous les niveaux pour une prise de consceince des communautés villageoises. Pour lui, cela est très important.


GOUVERNORAT DE TOMBOUCTOU

En l’absence du Gouverneur, c’est son chef de Cabinet qui a reçu les missionnaires. Objectivement, M. Camara mettra l’accent sur la nécessité de la proteciton l’environnement au Sahel. Néanmoins, il s’est réjoui des activités déjà réalisées dans la région des 333 Saints.

Il a souligné qu’avec l’implication progressive des populations on constate la réussite de la régénération des couverts végétaux. Par ailleurs, à l’écoute du chef de Cabinet, les populations ont conscience des conséquences de l’ensablement.

Aujourd’hui les plantes telles que le haricot, le mil, du niébé sont très favorables à la production. A ses dires, aujourd’hui à Tombouctou, les populations ont conscience de la bonne gestion des ressources naturelles car, les plantations et les fixations des dûnes connaissent des progrès significatifs. Ces exemples, selon lui, doivent être plus visibles par l’opinion nationale et internationale.

Par ailleurs, la régénération de beaucoup de forages, l’aménagement des marres et des périmètres irrigués contribuent au renforcement du développement économique local. C’est pourquoi, aujourd’hui on assiste à la sédentarisation des populations notamment les jeunes.

Il a ensuite souligné qu’au Sahel, en particulier au Mali, la gestion des ressources naturelles connaît des avancées. C’est pour cette raison qu’il a souhaité le renforcement des ressources mobilisées pour préserver les écosystèmes afin de mieux lutter contre la désertification. Sans nul doute, la communication et la sensibilisation sur la base des efforts déjà réalisés dans la GRN, occupent une place importante.

Hady BARRY

13 Mars 2008.