Ouvert le 15 mai au Centre régional d’énergie solaire (CRES) de Badalabougou, le colloque international sur la » gestion des ressources génétiques en zone de savane d’Afrique de l’ouest » a pris fin le vendredi dernier. Le colloque a permis de faire le bilan des différents projets d’amélioration des semences exécutés en Afrique de l’ouest et surtout d’identifier les forces et faiblesses du système semencier local dans deux zones de culture du sorgho au Mali (Dioila et le Mandé).
Echanger et analyser les résultats obtenus par le projet « Agro biodiversité des sorghos au Mali et au Burkina Faso » pour la période 2002 – 2007 financé par le Fonds français pour l’environnement mondial et le projet « Amélioration de l’accès à la diversité génétique du sorgho à travers la sélection participative : rôle des différents types d’organisations paysannes et des organismes de développement au Mali » pour la période 2003 – 2007 financé par le BMZ/GTZ c’était le point focal de ce colloque international qui vient de se tenir dans notre capitale.
Cette rencontre organisée par le CIRAD et l’IER en collaboration avec leurs partenaires, a regroupé des experts, chercheurs et producteurs venus de France, d’Allemagne, d’Italie, du Burkina Faso, du Bénin, du Mali… Trois tables rondes animées tout au long du colloque et une trentaine de thèmes ont abouti à des compromis sur la place des paysans dans les schémas de création et de sélection variétale, le partage des savoirs pour construire de nouvelles connaissances pour la gestion de la biodiversité et la place des paysans et organisations paysannes dans la multiplication et la diffusion des semences pour le maintien et la conservation in situ de l’agro biodiversité.
L’analyse des résultats des projets cités plus haut a permis de constater la création de nouvelles gammes de variétés de sorgho avec participation des agriculteurs, en utilisant mieux la variabilité génétique des variétés traditionnelles.
Ces projets ont développé des outils et des méthodes de sélection et d’évaluation participative des variétés de sorgho. Toute chose ayant contribué à la fois au maintien de la biodiversité et à l’amélioration de la productivité.
Si les résultats de ces projets sont encourageants, le colloque a néanmoins identifié les forces et les faiblesses du système semencier local dans deux zones de culture du sorgho au Mali. Il s’agit de Dioila et du Mandé toutes deux dans la région de Koulikoro. C’est pourquoi, les experts et producteurs ont construit de nouveaux modes de partenariats pour une recherche finalisée sur les enjeux de développement des pays du sud pour faire face à une demande alimentaire qui se développe et à l’érosion génétique considérée comme un facteur d’adaptation aux changements climatiques, économiques et sociaux.
Pour le coordinateur scientifique de l’IER, Lassana Diarra, « le défi est immense car il existe beaucoup d’aléas. Le mal a été suffisamment diagnostiqué avec la mise en œuvre de plusieurs projets et l’organisation des ateliers, conférences et colloques « .
Ce qui ne l’a pas empêché d’inviter les partenaires à une conjugaison des efforts afin de donner à nos cultures toutes les valeurs qu’elles méritent et de créer les conditions favorables à leur plein épanouissement. Car, M. Diarra reste convaincu que « ces résultats ne seront efficaces que si et seulement si ils seront diffusés auprès d’un plus grand nombre de paysans qui ont le souci de la conservation et de l’utilisation durable de leurs ressources génétiques« .
Youssouf CAMARA
22 mai 2007.