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Au Mali, environ 800 tonnes de pesticides et de déchets apparentés se sont accumulés au cours des trente dernières années. Aussi, la gestion de plus de 250 sites, à travers le pays, se trouve au centre du débat, en respectant des principes. Car ces pesticides et déchets apparentés constituent une menace pour la santé et l’environnement.

Pour relever ce défi, le Mali, à l’instar d’autres pays africains, en partenariat avec la Banque Mondiale et d’autres partenaires, a mis en place un projet dénommé “Programme Africain relatif aux Stoks de Pesticides Obsolites” (PASP-Mali). Les objectifs de PASP-Mali visent à débarrasser le pays des stoks de pesticides obsolètes et des déchets contaminés.

Il s’agit, entre autres, de décontaminer les sites présentant de grands risques afin de préserver la santé et l’environnement des populations ; mettre en œuvre un système de prévention de l’accumulation des pesticides obsolètes ; améliorer le système de gestion des pesticides ; contribuer à la recherche et à la promotion de méthodes alternatives à la lutte chimique classique pour conserver la qualité des sols, des eaux et préserver la biodiversité.

Gestion des pesticides

Les pesticides responsables de la contamination du sol au secteur de la protection des végétaux à Molodo sont la dieldrine fabriquée par Shell et le parathion (ou parathion éthyle ) dont le fabricant est inconnu.

Il s’agit de stocks obsolètes et indésirables de l’ex-Organisation Commune de Lutte Antiacridienne et Antiaviaire (OCLALAV ) qui, jusqu’en 1986, s’occupait de la lutte contre les déprédateurs dans les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Ces stocks ont été enlevés du magasin central à Niono et amenés dans la cour grillagée du secteur PV en 1993. La plupart des emballages, qui étaient vides au moment du rouillé, ont complètement contaminé le sol de manière durable.

Du fait des nuisances, et pour éviter une plus large contamination, les 600 tonnelets de 20 et de 30 litres de dieldrine et de parathion ont été jetés, au début des années 2000, dans une fosse de vidange en ciment pour aéronefs se trouvant à quelques 50 mètres de la clôture grillagée.

Dès 2002, lors de constacts avec les responsables de la protection des végétaux de Molodo, leur présence y a été signalée au projet FAO-CILSS pour la gestion des pesticides au Sahel.

Face à cette situation pleine de risques pour la santé des populations riveraines et l’environnement de la ville de Molodo, le PASP-Mali prévoit de mener les opérations suivantes : l’enlèvement des quelques 600 tonnelets de 21 et 30 litres de dieldrine et de parathion des fosses de vidange des aéronefs de Molodo, leur stockage dans un conteneur, et leur transport sur Noumoubougou (un site d’entreposage des stocks de pesticides et de déchets apparentés de la DNACPN).

Il est également prévu le transvasement de 400 litres de pesticides qui se trouvent dans le magasin central du secteur PV de Molodo dans des fûts neufs ; et l’opération-pilote de landforming (retournement et biodégradation) du sol contaminé par la dieldrine et le parathion à l’extérieur du magasin. Le but de cette opération est de tester cette option technique de dépollution des sols, dans le but d’élaborer un plan de décontamination des sols du Mali.

En vue d’assurer le financement de ces opérations par ses fonds, la Banque Mondiale à demandé une PGE au PASP-Mali, comme l’exige ses directives. Elle a également sollicité l’avis technique de la FAO qui est l’Agence d’Appui Technique du programme.

Et selon un format développé par la FAO, et qui se base sur son expérience cumulée dans la gestion des opérations de sauvegarde des stoks obsolètes en Afrique et dans le monde, le PASP-Mali a élaboré un PGE spécifique pour les opérations de Molodo.

Les objectifs du PGE spécifique dont il est question visent, entre autres, à fournir des données sur le site, identifier les dangers et risques posés par les opérations sur la santé et l’environnement, déterminer les tâches à effectuer par dépôt et prendre des mesures de réduction des risques en conséquence, prévoir un plan de suivi des travaux et de gestion du personnel impliqué ainsi qu’un plan d’information et de communication.


Loi régissant la gestion de la pollution

Au Mali, les pollutions et les nuisances sont gérées par la Loi 01-020 du 30 Mai 2001 et ses différents décrets d’application. Ces textes de loi régissent l’importation, le stockage, le transit, l’offre la vente, l’acquisition, la cession, la détention, la transformation, la destruction, la neutralisation et l’élimination des déchets dangereux en République du Mali.

La Direction Nationale de l’Assainissement et du Contrôle des Pollutions et Nuisances (DNACPN) du ministère de l’Environnement et de l’Assainissement est chargé de l’application des textes législatifs et règlementaires sur les pollutions et nuisances.

C’est à ce titre qu’un expert de la DNACPN en gestion des déchets dangereux fera partie de la mission nationale. C’est lui qui veillera à la stricte application de la Loi 01-020 et des décrets d’application.

Bakoroba COULIBALY

16 Septembre 2008