L’Arroseur arrosé ! Le Bureau du vérificateur général, une structure en charge du contrôle des services publics dans le cadre de la lutte contre la corruption et qui gère un budget annuel de plus de 3 milliards de nos francs, fait actuellement l’objet d’un contrôle de la section des comptes de la Cour suprême.
Le Vérificateur général, Sidy Sosso Diarra, n’aurait pas apprécié que la Cour vienne « fouiller » dans ses affaires.
La gestion financière du Vérificateur général, Sidi Sosso Diarra, fait l’objet d’une vérification par la section des comptes de la Cour suprême.
L’information, qui, au départ avait pris les allures d’une rumeur, a été confirmée par la section des comptes de la Cour suprême.
Une source digne de foi nous a révélé que le Vérificateur général aurait opposé un niet catégorique à la vérification de ses comptes. Mais que suite à la pression de la juridiction suprême, Sidi Sosso Diarra a dû céder finalement, non sans avoir manifester son intention de démissionner. Le Végal franchira-t-il ce pas? Rien n’est moins sûr.
Le président de la section des comptes de la Cour suprême, Ouena Baba Niaré, que nous avons rencontré, confirme bel et bien qu’une vérification de son service est en cours chez le Vérificateur général. Pour lui, l’explication est tout simple. Toute structure ou organisme qui gère l’argent public se trouve dans le collimateur de son service.
« Il n’y a pas de raisons que le Bureau du Vérificateur général qui gère plus de 3 milliards de FCFA par an, échappe à cette règle », prévient sans ambiguïté, Ouena Baba Niaré. Cependant, le président de la Section des comptes, visiblement déterminé à remplir sa mission, n’a pas donné d’autres précisions sur le contenu du rapport éventuel que ses services vont produire à l’issue du contrôle en cours actuellement. En revanche, il ne fait pas mystère de ce que la vérification porte sur les exercices budgétaires de 2004, 2005 et 2006.
En fonction des prérogatives que lui confère la loi, la section des comptes est habilitée à vérifier l’utilisation faite des fonds publics, partout où, elle le juge nécessaire. Elle est habilitée, entre autres, à vérifier l’utilisation des fonds publics alloués aux partis politiques ; la gestion de la direction administrative et financière de la présidence de la République, de la Primature, de l’Assemblée Nationale. En guise d’illustration, le président de la section des Comptes de la Cour suprême, a tenu à nous rappeler que la section des comptes peut se saisir de tout dossier.
Elle peut être également être saisie, soit par le président de la République, ou par le président de l’Assemblée nationale à qui il doit adresser un rapport annuel et que, quand elle est saisie par l’une ou l’autre de ces deux institutions, le rapport produit n’est adressé qu’à celle qui a commandité l’enquête.
A la demande de l’ancien président Alpha Oumar Konaré, poursuit le président, la section des comptes a produit un rapport sur l’utilisation des fonds alloués aux élections de 1997.
Puis, un autre rapport sur les élections de 2002, élaboré, à la demande du président de la République Amadou Toumani Touré. Le président de la section des comptes s’est voulu affirmatif en nous déclarant que les rapports produits ne sont pas confidentiels. Cependant, conclut-il, la non publication de certains rapports est liée tout simplement à des mesures de sécurité.
I MAÏGA
24 Novembre 2008