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Le long du processus, il y a eu des effets d’entraînement, puisque les élus communaux sont également du même avis. La preuve en a été donnée lors de la tenue à Sanankoroba de la clôture de la journée des communes organisée par l’Association des Municipalités du Mali (AMM).

Cet événement est majeur dans la vie des communes, dans l’approfondissement du processus de décentralisation au Mali. En effet, à cette occasion, les maires de toutes les communes du pays ont répondu à l’appel pour mener des échanges fructueux sur les acquis, les problèmes et les perspectives de la décentralisation au Mali.
ACQUIS ET PROBLEMES

Les acquis sont multiples car, pour en arriver d’abord à la mise en oeuvre du processus de décentralisation, il a fallu l’élaboration des textes législatifs et réglementaires par ce qu’on a appelé la Mission de Décentralisation dirigée par Ousmane Sy qui vient d’ailleurs d’être honoré pour les résultats probants qu’il a obtenus dans le cadre de ses activités au niveau de cette structure.

De là, on déduit que la décentralisation est un processus réussi, même si elle est confrontée à un certain nombre de difficultés que les autorités de tutelle sont en train de tenter de surmonter avec les élus communaux.

Un aspect encourageant dans le processus de décentralisation est la mise en place des communes rurales dans lesquelles se sont déroulées simultanément les élections communales passées. L’enjeu de l’organisation des élections au même moment dans les communes urbaines et les nouvelles communes rurales était grand.

On redoutait un fiasco qui fut évité, même si les élections comportent toujours au Mali des lacunes et insuffisances. Aussi, à la faveur de la mise en place des communes rurales, le jumelage connaît un essor considérable.

D’ailleurs, nombre de partenaires au développement jugent de plus en plus nécessaire d’octroyer leurs financements aux communes bénéficiaires, conformément au principe de la décentralisation, selon lequel il y a une autonomie de gestion des collectivités décentralisées, même si elles sont assistées et soutenues par des agents de l’Etat dans le cadre de la déconcentration administrative.

Par ailleurs, en ce qui concerne les problèmes, ils sont liés tantôt au découpage dans certaines localités, aux insuffisances des textes qui régissent les collectivités territoriales, au transfert de compétences mais aussi et surtout à la prise en charge financière du personnel des collectivités locales.

Dans ce sens, le combat pour l’adoption du statut particulier des travailleurs des collectivités locales a abouti. Il reste à présent son application.

Au niveau de plusieurs communes rurales les travailleurs sont en train de multiplier les efforts afin d’être régulièrement payés, car certains enregistrent plusieurs mois d’arriérés de salaire.

Au-delà de cet aspect il y a celui de la situation des Secrétaires généraux et des régisseurs des communes longtemps demeurés à la solde des maires. En effet, chaque Maire qui arrivait avait la latitude de les remplacer par qui il voulait, à tort ou à raison.

Ce problème est en train d’être pris en compte avec la décision des autorités d’instaurer un concours pour les régisseurs et Secrétaires généraux des communes. Il s’agit d’un concours à la fonction publique au niveau des communes. C’est là une manière de sécuriser les Secrétaires généraux et les régisseurs.

Par rapport à cela, on peut ainsi dire qu’il y a des avancées notoires, puisque si les Secrétaires généraux et les régisseurs des communes sont des agents de l’Etat, indépendants des maires, cela pourra être de nature à réduire considérablement l’arbitraire au niveau des communes et à favoriser par conséquent une gestion plus saine et transparente des affaires communales.

Moussa SOW

19 mai 2005