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Nous sommes en effet à un stade de l’évolution du processus démocratique où il se pose surtout un besoin de consolidation des acquis politiques, démocratiques et socioéconomiques. A ce sujet, ces dernières années, il est beaucoup question surtout de la gouvernance démocratique, un concept reposant sur des facteurs bien spécifiques en matière de gestion des affaires publiques.

D’ailleurs, c’est en fonction du respect de certains critères énoncés de la bonne gouvernance démocratique que les partenaires au développement acceptent de consentir des efforts de soutien au développement de tel ou tel pays. Nous en sommes là aujourd’hui, et nul ne peut se dérober de cette réalité, au risque d’être isolé, sevré de certaines bouffées d’oxygène indispensables à l’équilibre socio-économique.

Cela démontre que nous avons beau nous ériger contre les relations entre les Etats africains et les institutions financières, nous n’avons pas jusqu’ici d’alternative plus adaptée, plus crédible pour venir à bout de l’ensemble de nos préoccupations socio-économiques.

DES PROGRES REMARQUABLES ENREGISTRES

Lorsque nous tentons de faire une évaluation du processus démocratique, nous nous apercevons qu’il y a eu de nombreuses avancées démocratiques, sur les plans politique, économique et social. Cela est irréfutable et n’a été possible sans les efforts de réforme de la justice ayant contribué de façon significative à élargir les libertés individuelles et collectives, les opportunités d’affaires, les arguments permettant d’accéder à des améliorations de conditions de vie et de travail.

Il y a eu, pour ainsi dire des efforts inlassables d’information, de formation et de sensibilisation ders citoyens sur leurs droits, libertés et obligations, sur les mesures préventives en matière de sécurité et de santé. Mais, nous avons pu constater que de 1992 à ce jour, il y a encore quelques résistances à certaines nouvelles dynamiques qu’on tente jusqu’ici d’initier dans le cadre de la gestion des affaires publiques.

C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on fait de plus en plus allusion aux mentalités tant des populations de façon générale que des acteurs politiques spécifiquement. Cette exigence doit être l’affaire de tous ceux qui, sincèrement ont des ambitions pour le Mali, qu’ils soient aux affaires ou pas. Mais, d’ici là, les résultats de la gestion des affaires publiques sont mitigés avec des hauts et des bas.

Dans ce sens, l’école est considérée comme la plaie béante de notre processus démocratique. Il y a certes eu des améliorations au fil du temps, mais son état actuel demeure non satisfaisant, lorsqu’on se réfère aux sommes faramineuses qui sont injectées dans ce domaine. Aussi, d’abord et avant tout, l’école, c’est l’avenir à préparer avec sérieux.

DE LA GESTION DES AFFAIRES PUBLIQUES

Pour ce qui est de la santé et du développement social, plusieurs initiatives ont été prises de 1992 à ce jour et elles ont porté fruits. En passant, il faut souligner qu’il n’y a pas eu, en tant que tel de rupture entre la gestion du pouvoir par l’Adéma et celle de l’actuel président de la République Amadou Toumani Touré.

Les deux gestions ne sont certes pas identiques; mais ne se contredisent pas dans leur fondement. Ainsi peut-on affirmer qu’il y a continuité plutôt que rupture à bien des égards avec des efforts d’enrichissement et de modifications dans certains cas.

En effet, qu’il s’agisse du développement des logements sociaux, des télécommunications si indispensables aujourd’hui, de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche ou des infrastructures, de l’aménagement des périmètres irrigués, la continuité est là.

LES PARTENAIRES AU DEVELOPPEMENT CONFIANTS

Et elle a été de bonne guerre avec des progrès socioéconomiques enregistrés et pour lesquels les partenaires au développement sont favorables à des actions de soutiens financiers pour les besoins de l’investissement, de la formation, de la création d’emploi, de la santé entre autres.

Au regard de tous ces constats qui s’accompagnent des efforts soutenus d’amélioration des conditions de vie et de travail des populations, il y a lieu surtout de se donner les mains pour consolider et fortifier le processus démocratique en cours au Mali. Espérons simplement que les uns et les autres auront compris cela au nom de l’intérêt supérieur de la nation, pour que vive et prospère la démocratie au Mali.

LE SECOND MANDAT D’ATT

Pour ce second mandat du président Amadou Toumani Touré, les attentes des populations sont davantage grandes. Le changement est demandé à la fin du premier mandat. Aussi, le jour même de son investiture, le président de la République lui même a promis d’apporter le changement. A ce sujet, il a dit qu’il était d’accord avec certains candidats qu’il fallait changer.

On pourrait d’ores et déjà affirmer qu’il s’agit là d’un engagement, certes pas électoral, mais pris le jour même de son investiture pour mettre l’ensemble de la population en confiance en ce qui concerne les perspectives du Mali de demain. L’instrument privilégié et la réalisation de ses ambitions pour le Mali de 2007 à 2012 est le Projet de Développement Economique et Social ((PDS).

LES ATTENTES DES POPULATIONS

Aussi, au sein de l’opinion publique nationale, on s’attend effectivement à ce que le président de la République apporte des changements notoires dans la gestion des affaires publiques dans un contexte où on ne parlera plus certainement de consensus politique, l’opposition politique s’étant déjà constituée.

En effet, depuis la veille même des élections générales de 2007, certains acteurs politiques se sont déjà positionnés contre le président de la République, sa gestion des affaires publiques. Ceux-ci, constituant le FDR, représentent le noyau de l’opposition politique. Aussi, on s’attend au fait que le contrôle de l’action gouvernementale sera un exercice davantage rigoureux?

Toute chose qui augure de meilleures perspectives en matière de gestion des affaires publiques sous ce second mandat du président Amadou Toumani Touré. A présent, tout sera fonction de la composition du nouveau gouvernement et de la qualité des conseillers que le président de la République aura personnellement.

Espérons simplement qu’il a suffisamment tiré de leçons de la gestion des affaires publiques à l’issue des premiers mandats.

Moussa SOW

07 septembre 2007.