Il semble que le second problème, de par les proportions qu’il est en train de prendre, occupe progressivement une place de choix au sein de l’opinion publique nationale, tant il alimente ces temps-ci les débats et ce à tous les niveaux.
AU PLAN POLITIQUE
Au Mali, depuis la fin des élections générales de 2002, des représentants de la société civile et des partis politiques ne cessent de se plaindre du faible niveau et débit du débat politique et ce en raison de l’absence d’opposition politique véritable. Pour ainsi dire, les élections générales de 2002 ont consacré la phobie de l’opposition politique dont tous les acteurs politiques reconnaissent pourtant les vertus pour toute démocratie. Nous nous trouvons en fait dans une situation politique exceptionnelle voulue par les acteurs politiques et qui ont du mal à se ressaisir, à retrouver le chemin perdu.
Veulent-ils réellement atteindre un tel objectif? C’est la question que l’on se pose beaucoup en ce moment. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la classe politique et la société civile sont partagées par rapport à ATT, à son soutien. Cela est une constante depuis la fin des élections générales de 2002. Les agissements en cours n’ont pu permettre de changer cette donnée politique, comme pour rappeler que les divergences sont source de mouvements mènant au progrès, vers une étape qualitativement supérieure. Notre processus démocratique a effectivement besoin d’un tel dynamisme pour se consolider dans l’intérêt de toutes les Maliennes et de tous les Maliens. En ce moment, on parle surtout de pertinence dans les débats en cours.
LA PEUR DE S’ASSUMER
Au sein de la classe politique nationale, quoi qu’on dise, il y a un problème récurrent. Il s’agit de l’attitude de certains acteurs politiques qui tentent de noyer le poisson dans l’eau. Ce constat ne concerne pas évidemment tous les acteurs politiques, car certains sont restés fidèles à leur option, conséquents par rapport à l’avenir; ils semblent savoir exactement ce qu’ils veulent. D’autres ont déjà choisie théoriquement leur chemin.
D’autres encore demeurent envers et contre tout dans une position qui n’est pas claire.
En effet, d’un côté ils crient au scandale, de l’autre, ils ne parviennent pas à adopter une attitude conséquente. Pour preuve, jusque là, ils n’ont pas osé sortir des liens du consensus politique. C’est d’ailleurs pourquoi on a du mal à les suivre dans leur démarche. Surtout quand on sait que la plupart des acteurs politiques qui sont dans la mouvance du manifeste demeurent membres de leurs partis au sein desquels ils ne peuvent adopter une telle prise de position. C’est d’ailleurs pourquoi, un moment on a parlé de velléités de scission; n’en déplaise à certains acteurs politiques qui, pourtant, sont convaincus qu’ils ne peuvent mener une telle activité contraire à l’option et à la position de leurs partis desquels du reste ils n’ont pas démissionné. L’opinion publique nationale attend de voir clair dans les ambitions que les signataires du manifeste nourrissent pour l’avenir.
En attendant, les amateurs de nouvelles situations continuent à signer ledit document. Tous savent-ils à quoi cela va aboutir?
C’est le temps qui nous édifiera sur les tenants et les
aboutissants de cette fronde en cours.
DES REALISATIONS QUI SUSCITENT POURTANT DE L’ESPOIR
En tout cas, au sein de l’opinion publique nationale, on explique en grande partie les agissements en cours par les réactions d’acteurs politiques s’estimant non recompensés pour les efforts qu’ils ont fournis. Sont-ils différents des autres? Leur demarche n’est pas bien comprise quand on sait qu’ils dénoncent la gestion des affaires publiques à laquelle pourtant participent leurs représentants. Par ailleurs, de 2002 à ce jour, il est irréfutable que des réalisations de taille ont été faites par le pouvoir ATT.
Toutes choses dont les rétombés commencent à se faire sentir par endroits sur l’étendue du territoire national. Il s’agit en particulier des efforts de désenclavement intérieur et extérieur, mais aussi de la réalisation d’ouvrages de maîtrise de l’eau, de barrages, ponts entre autres.
L’EQUATION DE L’ACCORD D’ALGER
Avec le réveil du démon de la rébellion dans le septentrion malien, notamment à Kidal et à Ménaka, les populations maliennes, majoritairement, n’étaient pas dans la logique de voir les autorités, en particulier le gouvernement, signer un accord avec les rebelles après qu’ils eurent perpétré des attaques. En effet, il existe déjà le Pacte National qui est logiquement le cadre de référence pour la gestion des questions du nord. Telle est la conviction de nombre de nos compatriotes. D’ailleurs pour certains, il fallait plutôt mater les assaillants, qui agissent contre les textes de la République.
Les autorités ont vu en cette situation une délcatesse qui les a motivées à opter pour la resolution par le dialogue, les accords, toutes choses qui sont de nature à préserver la paix sociale pour permettre la poursuite des efforts de développement. Au sein de la population générale on s’interroge encore sur l’opportunité de la signture de l’Accord d’Alger. Ce débat se poursuivra en vue de mieux informer les Maliennes et les Maliens.
Moussa SOW
13 juillet 2006