A peine le second mandat du Général Amadou Toumani TOURE commencé qu’on peut présager ce que sera demain politiquement au Mali. Les modes d’exercice du pouvoir avec la démocratie ne sont pas conformes. Notre pays est soumis à un consensus. Puis au partage des postes entre clans et partis politiques de la mouvance présidentielle. Des élections présidentielles puis législatives eurent lieu, ATT fut réélu à la présidence pour cinq ans. Aucun parti politique n’a obtenu la majorité absolue, à l’Assemblée Nationale. Les partis qui émanent de l’ADP (Alliance pour la Démocratie et le Progrès) ADEMA-PASJ, CNID, URD, UDD, MPR, PCR, BARICA raflent la majorité absolue au Parlement.
L’ADP est le regroupement de partis politiques crée en novembre 2006 pour soutenir la candidature du Général candidat en 2007 à la magistrature Suprême. Un regroupement hétéroclite qui connaît déjà de gros problèmes de fonctionnement. Le CNID Faso Yiriwa ton issu de ce regroupement n’entend pas se faire remorquer par la puissante reine abeille. Et pour cause la rivalité CNID-ADEMA ne date pas de maintenant. Ce sont deux partis politiques aux idéologies différentes, aux démarches opposées et leurs programmes de société pour le Mali sont contraires.
Le CNID était partisan du Kokajè «transparence» en 1992. Et maintenant ? Quant à l’ADEMA, elle prônait et prône toujours le capitalisme libéral.
La force citoyenne pour la démocratie (FCD) en possession de son récépissé de parti politique depuis le 23 août 2007 veut «assassiner» l’ADEMA, et l’URD. Sa démarche est claire «acheter» des députés afin de créer un groupe parlementaire majoritaire. Sa position est si dominante que l’on retournera au parti unique. Mais si cette triste réalité s’opérait au sein du Parlement c’est un échec pour le héros du 26 mars 91.
Autre fait choquant : le tribalisme qui aurait eu une grande place dans les nominations des cadres. Il aurait remplacé le mot opposition dans une démocratie de consensus.
L’année 2007 qui tire vers sa fin marquera un temps fort et un tournant crucial dans la vie politique du Mali. La nomination d’un nouveau Premier Ministre et des membres du gouvernement est attendue, la rébellion du nord menace la stabilité du pays, certains proches et membres du gouvernement cités dans les rapports anti-corruption du vérificateur général sont entre autre, les grands dossiers brûlants qui attendent le général ATT.
Le pouvoir ATT sera mis à rude épreuve. Et pour cause rien ne va plus entre le militaire et les civils «démocrates». Le premier veut reprendre son siège qu’il a emprunté au civil le 8 juin 1992. Le second ne l’entend pas de cette oreille, il réclame son fauteuil en s’appuyant sur la loi. Mais hélas, un troisième larron plus pressé prend les armes pour revendiquer l’autonomie d’une région pétrolifère. La démocratie malienne se tirera de ce mauvais pas. La stratégie divisée pour régner a fait son temps.
Amy SANOGO
17 septembre 2007.