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Initié par l’administration coloniale depuis 1930, l’infrastructure d’irrigation de l’Office du Niger a été achevée en 1947. Avec un potentiel aménageable de 1.000.000 ha, l’Office exploitait, en 1998-1999, 56.675 ha de casiers aménagés, dont 51.675 ha de riz et 5000 ha de canne à sucre. Aussi, pour améliorer son fonctionnement plusieurs défis sont à l’ordre du jour.

Depuis juin 1998, l’Office a engagé un effort très important de collecte et de communication des données hydrauliques et agronomiques centralisées au Service d’Entretien du Réseau Primaire (SERP).
Ces données si chèrement collectées devraient être valorisées et exploitées dans le cadre des prises de décision. Pour améliorer l’articulation de la gestion de l’eau entre le SERP et les zones, l’Office du Niger a formalisé la collecte de données -hauteurs d’eau, débits- pour toutes les prises de distributeurs.

Il est important d’établir un bilan hydraulique -une fois par semaine par exemple- pour déterminer l’efficacité de la gestion de l’eau du réseau primaire : entrée, prélèvements, pertes, pluie…
L’analyse avait montré qu’il manquait encore des données pour établir correctement ce bilan : certains ouvrages n’étaient pas équipés d’échelles, d’autres n’étaient pas encore calibrés.

Il est donc recommandé de mener une campagne de calibrage -par mesure de jaugeage- pour combler ces lacunes, et de publier un annuaire“gestion de l’eau” avec des indicateurs pertinents -productivité de l’eau, efficacité- pour évaluer les performances du réseau en vue de consolider les acquis et améliorer la gestion de l’eau à l’Office du Niger.

Pour chaque zone, le même système d’information -bilan hydraulique, annuaire- peut être établi. La quantité d’eau évacuée dans le temps et dans l’espace par réseau de drainage à l’Office est mal connue. Il serait donc souhaitable de faire une étude sur le fonctionnement de ce réseau pour mieux identifier l’origine des pertes dans le réseau d’irrigation.

La constitution d’une base de données est également une opportunité pour établir une communication plus concrète entre les gestionnaires de l’eau et les utilisateurs. Ainsi, l’utilité de la collecte et de l’analyse des données est évidente pour ceux qui sont impliqués dans la production de ces informations. Et pourquoi ne pas impliquer les paysans ?

Cette communication peut aboutir à un calendrier agricole et à un approvisionnement en eau consensuel évitant certaines pertes. Les pertes se produisent surtout en début et fin de campagne et en contre-saison, quand les superficies emblavées sont moins importantes. Cette concertation ne devrait pas se limiter au seul niveau de l’arroseur, mais devrait s’étendre aux partiteurs et distributeurs par exemple, à travers les comités paritaires.

Dans les arroseurs, il n’existe guère de communication entre l’aiguandier et le chef d’arroseur. Leurs tâches nécessitent beaucoup de déplacements et une constante disponibilité.
De plus, le fonctionnement du barrage en étiage influence le régime hydrologique du fleuve à l’aval de Markala: le Delta inférieur du pays, les besoins en eau de Niamey.

Le manque d’eau dans le fleuve, en juin 1999, s’est traduit par une fermeture totale du barrage à Markala pendant un mois. Il est donc important de prendre en compte les besoins en aval, dans la gestion de Markala.

Bakoroba COULIBALY

17 septembre 2007.