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La reformation du gouvernement d’union nationale tant exigée par la CEDEAO a finalement eu lieu. Considéré comme la condition sine qua non pour juguler la crise, cet exercice devrait permettre à la communauté sous-régionale de se retirer petit à petit du jeu de la gestion de la transition.

C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre le départ de Sadio Lamine Sow, ex-ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et de son collègue Hamadoun Touré de la Communication, des Postes et des Nouvelles technologies.

Après une longue « traversée du désert », le « bateau Mali » retrouve au fur et à mesure sa stabilité politique et institutionnelle. Ce qui était depuis longtemps prévisible si des querelles partisanes ne s’étaient pas mêlées de la partie. Pour pouvoir manipuler ce gouvernement de transition, ou du moins lui créer des ennuis, la CEDEAO y disposait de deux « pions », dit-on : Sadio Lamine Sow et Hamadoun Touré qui, de par leur fonction, œuvraient au compte de la diaspora malienne.

Aussi, pour retirer du gouvernement ces éléments qui servaient à d’autres postes en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso, les dirigeants de la communauté, avec l’appui de tendances politiques adverses, aurait exigé la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Dans le temps, on parlait de l’entrée, dans ce gouvernement, d’autres hommes et femmes censés venir en renfort pour empêcher la mainmise de la CEDEAO.

La question qui se pose à présent, c’est de savoir : ces nouveaux entrants dans le gouvernemental pourront-ils changer la donne ? Et avec quelle aide? Et quelles seront les conditions de collaboration de ceux qui ne juraient que par le départ de Cheick Modibo Diarra du gouvernement ? Enfin, ce serait plutôt une tautologie que de croire à une quelconque solution de la crise malienne par la CEDEAO. En réalité, le Mali sera ce que les Maliens voudront qu’il soit.

M. Bellem

Le Combat du 24 Août 2012