Si l’objectif, l’autre jour, était une sorte de vérité-réconciliation au sein de la grande famille de la police sous l’œil bienveillant de son ministre, alors on ne peut pas dire que c’était un succès sur toute la ligne. Au contraire, la presse et l’opinion publique donc les « grins » y ont vu tout autre chose.
Et aucun des registres ouverts par ces deux grands empêcheurs de gouverner en rond n’est vraiment élogieux. Grand déballage, banalisation de la fonction ministérielle, arrogance d’un petit directeur, signe manifeste d’une crise globale de gouvernance et autres joyeusetés du genre. Dont il faut protéger les oreilles du Beau Ténébreux, car s’il est vrai que des indiscrétions du côté du Gala du Forum de Bamako le donnent pour un bon danseur de salsa, il n’en est pas moins Elhadj.
Un statut à respecter, bien entendu, mais pas au point de fermer les yeux sur l’anomalie de gouvernance que représente une confrontation publique entre un Ministre de l’État et son subalterne, suivie d’échanges peu amènes et conclue, semble t-il depuis quelques jours, par un soutien « sans équivoque et sans faille » des commissaires de la capitale pour leur chef direct.
Démocratie d’accord, et c’est vrai que nous sommes le pays du pacte national, du pacte de solidarité et de croissance, de l’espace d’interpellation démocratique. Mais tout de même, il faut faire en sorte que le bras de fer en cours ne débouche sur une invitation au duel.
Sauf si ceci est un objectif recherché pour mettre en place le Fonds auto-renouvelable pour la Sécurité. L’idée serait géniale et le spectacle grandiose, surtout que je peux me positionner pour le marché de communication de cet événement planétaire. Même si je sais par avance qu’on fera tout pour que je ne l’aie pas, parce que je me mêle de tout et surtout parce que le pays n’est plus qu’à quelques-uns.
Adam Thiam
Le Républicain du 13 Avril 201.