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Pour la défense de leurs intérêts matériels et moraux, les gardiens de maison se sont organisés au sein du Syndicat national de surveillance et de prestation de service. Le syndicat a profité de sa première sortie médiatique jeudi pour dénoncer les conditions de vie et de travail de ses militants.

Les principaux soucis des gardiens ont pour noms : l’absence de convention collective, les entraves à la liberté syndicale, des salaires dérisoires en dessous du SMIG, le manque de matériel de travail et surtout le manque d’interlocuteur dans un secteur où l’informel prend le dessus sur le formel.

La convention collective, qui gère le monde des gardiens, est celle qui est appliquée au secteur du commerce depuis 1956. Un projet de nouvelle convention est déposé depuis plusieurs mois sur la table du gouvernement, mais tarde à être adopté.

Colère

Mais ce qui irrite davantage Hamidou Doumbia, le secrétaire général du syndicat, c’est le traitement salarial appliqué dans le milieu.

Selon lui, toutes les démarches entreprises en vue d’appliquer le nouveau taux du Smig, qui est passé de 20 965 à 28 460 F CFA, sont restées vaines. Pis, ajoute-t-il, « certaines sociétés paient leurs employés en deçà du Smig ».

Le syndicat, explique son responsable, est aussi confronté à d’énormes difficultés dans le cadre de ses activités.

L’un des problèmes évoqués est la réticence de certains employeurs de voir installer des délégués syndicaux ou des comités dans leurs entreprises.

« Ce qui est une entrave flagrante à la liberté syndicale », juge M. Doumbia. Il en appelle aux autorités pour leur dotation en matériels de travail conséquents eu égard au caractère spécifique de leur mission.

Les gardiens ont bien peur que leurs doléances aboutissent faute d’interlocuteur. Selon eux, leurs premiers interlocuteurs, qui sont leurs patrons, ne sont pas organisés dans le cadre d’une structure patronale de société de gardiennage.

Ce secteur, indiquent certains, est un fourre-tout où des sociétés n’existent que de nom. Des soucis à gogo.

Abdrahamane Dicko

12 août 2005