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Une forte délégation de l’Association pour le développement du cercle de Gao sillonne présentement les 7 communes du chef-lieu de cercle. Conduite par le 1er vice-président de l’Association, Arboncana Boubèye Maïga, la mission a un double objectif : faire connaître l’Association aux populations ; échanger avec elles sur leurs préoccupations quotidiennes notamment celles qui se rapportent aux questions de paix, de sécurité et de développement. La finalité étant de trouver les solutions qui s’imposent.

La mission a commencé le lundi 26 avril par une visite de courtoisie aux autorités administratives et politiques au niveau régional. Le maire de la Commune urbaine de Gao, le gouverneur de région, le préfet du cercle de Gao, le président du Conseil de cercle et certaines notabilités ont salué l’initiative de la mission qui, à leurs yeux, abat ainsi une partie de la mission à eux confiée.

La délégation comprend un représentant de chaque commune. Et dans chaque commune, c’est le représentant de ladite commune au sein de la délégation qui prend la parole après le mot de bienvenue du maire pour expliquer l’objectif de la mission, une façon de baliser le terrain.

Et pour réunir le maximum de participants, la délégation a ciblé le jour de foire de chaque commune. En attendant de revenir sur toutes les communes, nous faisons le point des communes visitées entre le 27 avril et le 2 mai.

Commune de Gounzourèye : insécurité et famine

La délégation a commencé sa tournée dans le cercle de Gao par la Commune de Gounzourèye le mardi 27 avril. A la rencontre, il y avait le sous-préfet, le maire, les conseillers communaux, les chefs de villages et/ou de fraction, les conseillers de village, les chefs religieux, les jeunes, etc.

Les préoccupations soulevées sont, entre autres, l’insécurité pour les personnes et leurs biens qui se traduit par le vol du bétail et le braquage à tout bout de champs des populations ; l’insécurité alimentaire pour les personnes et le bétail, la menace de sécheresse sans précédent puisque les pâturages sont envahis par les animaux des autres communes, cercles ou même des pays voisins comme le Niger, le Burkina Faso ; les problèmes scolaires qui se traduisent par l’insuffisance de salles de classes, de tables et l’absence d’un second cycle à Arhabou.

Commune urbaine de Gao : vol et banditisme

Le mercredi 28 avril, c’est la Commune urbaine de Gao qui a reçu la délégation. Les autorités politiques et administratives, les notables, les chefs de quartiers, etc. ont échangé avec les membres de la mission. Les problèmes de la Commune de Gao sont multiformes.

Ils sont, entre autres, la menace de sécheresse qui se manifeste par l’absence totale de pâturage pour le bétail ; le chômage des jeunes, l’injustice dans les quotas a été dénoncée dans la mesure où les quotas de Gao sont généralement usurpés. Frappée, il y a 2 ans, par l’incendie du marché, la Commune de Gao attend toujours sa ré-construction tout comme la construction de centres de santé.

A la rencontre, les participants ont attiré l’attention de la délégation sur la famine qui menace les hommes et le bétail. Sur le plan scolaire, la situation des filles non orientées après le DEF reste une préoccupation dans la Cité des Askia. Les participants ont souhaité la tenue de cours de mise à niveau pour les candidats au DEF des medersas. Une telle rencontre ne pouvait se tenir sans les questions liées à l’insécurité. Gao est devenue une ville où la sécurité commence à être une denrée rare dans la mesure où le vol et le banditisme y sont monnaie courante.
Commune de N’Tillit : braquages et enclavement

A N’Tillit, visitée le jeudi 29 avril, la question centrale a été l’insécurité. Elle est multiforme et elle se ressent sous divers aspects. La position géographique de la Commune de N’Tillit fait qu’elle est légèrement excentrée. Le poste de gendarmerie est dans un dénuement total à cause du manque de moyen logistique (pas de véhicule de liaison, pas de logement etc.) L’insécurité se manifeste aussi par la crise alimentaire qui sévit au point où la commune a été bénéficiaire des distributions gratuites de céréales.

Frontalière du Burkina Faso, la Commune voit son pâturage à la merci du bétail venu de chez les voisins. En plus du fait qu’elle ne dispose pas de réseau de téléphonie mobile et souffre d’un enclavement à cause de l’absence de route, la Commune de N’Tillit souffre des braquages et des vols de bétail.

Commune de Tilemsi : instabilité des maîtres

A cause du fait que cette Commune a le même jour de foire que N’Tillit, la délégation s’est scindée en deux. Les problèmes sont quasi identiques. Mais les participants ont surtout insisté sur l’instabilité des maîtres dans les écoles de la Commune ; l’insuffisance des points d’eau potable ; la revalorisation des sites touristiques (Tin Acher, Argabèche, Tin Aouker).

Commune de Sonni Ali Ber : menace sur les hommes

Les participants à la rencontre de la Commune de Sonni Ali Ber ont mis le doigt sur les points sensibles. Il s’agit de la crise alimentaire qui frappe les personnes et le bétail ; de l’insécurité qui se manifeste par des braquages et des assassinats ; des problèmes de frontières entre les villages de la Commune. Ils ont aussi demandé à disposer de centre de santé, d’eau potable, de l’électricité. Pour ce qui est de l’école, les participants ont mis en avant l’absence de tables et de clôture.

Commune de Gabéro : enclavement des villages

De toutes les communes, celle de Gabéro a la particularité d’avoir 12 de ses 16 villages dans le Gourma. Ce qui pose un réel problème de déplacement dû au manque de route. Mais les problèmes de la Commune ne se limitent pas seulement à l’enclavement.

Les populations voudraient que leur Commune dispose de nouveaux centres de santé tout en dotant en personnel l’existant. Il y a aussi les problèmes liés à l’absence d’eau potable. La Commune de Gabéro partage en commun avec les autres communes, les problèmes d’insécurité liés aux braquages et aux vols de bétail. Gabéro aimerait disposer du réseau de télécommunication et de l’électricité.

Ousmane Dada Maïga

(correspondance particulière)

06 Mai 2010.