« Suite à l’action de la nuit du mercredi au jeudi, trois jihadistes ont été tués. Le bilan provisoire de l’affrontement à Gao à l’instant où je vous parle fait état de 4 morts au niveau du palais de la justice, deux jihadistes capturés, la station Sonef, près du marché à subit des dégâts, cinq militaires maliens blessés. Il y’a une heure, les tirs ne se fonts plus entendre à Gao ». Cette déclaration a été faite par le capitaine Modibo Naman Traoré de la Dirpa lors d’un point de presse le jeudi 21 février 2013. Il avait à ses cotés, les lieutenant-colonel Souleymane Maiga et Souleymane Dembélé de la Dirpa.
Le capitaine Modibo Naman Traoré a fait savoir que la situation générale est stable et les forces maliennes sont en phase de la sécurisation et la stabilisation des zones reprises tout en effectuant des patrouilles nocturnes partout. Avant d’ajouter que les frappes aériennes Française se poursuivent sur les bases jihadistes. A l’en croire, les nouveaux modes d’actions de l’ennemi sont l’infiltration des villes par petit groupe, des attentats suicides, les poses d’engins explosifs improvisés. Il a indiqué que sur le fuseau Ouest (Diabali- Nara-Léré-Goundam-Niafounké-Tombouctou), la situation est relativement calme car aucun mouvement de l’ennemi n’est constaté. Le Fuseau Est (Sévaré-Kona-Douentza-Gossi-Gao-Bourem-Ménaka), excepté la ligne de Gao la situation est calme. Bourem et Ménaka sont sous contrôle des forces maliennes et alliées. A Ansongo, les militaires Nigériens ont récupérés une importante quantité de munitions, a dit le Capitaine Traoré. S’agissant de Gao, le mercredi au environ de 23h, les militaires maliens ont surpris un groupe de jihadiste sur lequel ils ont ouvert le feu qui malheureusement a pu s’échapper.
« Suite à l’action de la nuit trois jihadistes ont été tués. Pendant le ratissage de l’armée au niveau du palais de la justice, de la mairie et du marché, ils ont été confrontés aux résistances des jihadistes qui s’y étaient retranchés. Le bilan provisoire de l’affrontement à Gao à l’instant où je vous parle fait état de 4 morts au niveau du palais de la justice, deux jihadistes capturés, la station Sonef près du marché a subit des dégâts, cinq militaires maliens blessés. Il y’a une heure, les tirs ne se fonts plus entendre à Gao », a-t-il dit. Modibo Naman Traoré a rassuré que les forces Françaises, Tchadiennes et un détachement malien contrôlent l’aéroport et le camp de Tessalit. Selon lui, ils ont participé à l’attaque des jihadistes dans l’Adrar des iforas. Il a indiqué que le Mnla est entrain de commettre des exactions et des viols à Kidal sur des gens qui n’ont pas voulu les supportés pour preuve, le 17 février dernier un commando du Mnla a enlevé et exécuté six personnes à Aguelhok. « Si la Misma et la France se sont retirées aujourd’hui, ça serait difficile pour le Mali de tenir actuellement toute l’étendue du territoire nationale », a-t-il dit.
Selon le Lieutenant colonel Souleymane Maïga, directeur générale de la Dirpa, les jihadistes ont été surpris par la rapidité de l’opération raison pour laquelle certains sont restés dans les bâtiments publics et d’autres proviennent du fleuve. Pour lui, le Mnla n’existe pas, ce sont des jihadistes. A l’en croire un voyage de presse au nord du pays se profile à l’horizon. Il fait savoir que 5279 éléments de la Misma sont actuellement sur le terrain. Selon lui, le centre d’instruction au camp des bérets rouges est une nécessité pour permettre aux jeunes soldats d’avoir leurs brevets de parachutiste. Le conférencier a rassuré que les touareg qui sont présentement dans l’armée ne vont jamais déserter. Avant d’ajouter qu’il n’y aura plus d’intégration dans l’armée mais de recrutement par voie normal.
Quant au Lieutenant-colonel Souleymane Dembélé, Directeur général adjoint de la Dipra, la population de Gao collabore avec les militaires maliens même si cette collaboration n’est pas totale. Il n’a pas voulu se prononcer sur la déclaration du Procureur général au près de la Cour d’appel de Bamako qui faisait état des conditions misérables des militaires. Mais le Lieutenant-colonel Dembélé reconnaît quand même que le Mali manque de matériels militaires. « L’armée malienne est créée avec les touareg et les touareg demeurent dans l’armée », a-t-il conclu.
Aguibou Sogodogo
Le Républicain du 22 Février 2013
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Insécurité au Nord : accrochages à Gao, attentat à la voiture piégée à Kidal
Affaiblis et chassés par les frappes aériennes françaises appuyées par un dispositif de déploiement au sol des militaires maliens et alliés, les islamistes semblent livrer leurs derniers barouds sans honneur au Nord. Harcèlements, attentats suicides, attentat à la voiture piégée et attaques éclairs sont quelques unes des méthodes choisies par ceux qui ont régné en maitres absolus sur les territoires du Septentrion pendant près d’un an.
Environ une dizaine de jours, après des bombardements français visant le commissariat central de Gao, où des islamistes armés s’étaient retranchés, et qui ont entrainé de véritables combats de rue, les « fous de Dieu » sont revenus à la charge hier en s’attaquant à la mairie et au Palais de justice. Depuis la veille au soir, un habitant de Gao joint au téléphone a dit avoir entendu des détonations d’armes lourdes autour de l’hôtel de ville.
« Les militaires ont évacué le marché et les écoles et établi un périmètre de sécurité autour de la marie », raconte-t-il terré chez lui comme tous les autres habitants de la cité des Askia. Il ajoute : « Nous avions pourtant informé les forces de défense qu’il existe une île sur laquelle les djihadistes ont trouvé refuge. C’est à partir de là qu’ils s’organisent pour venir dans la ville à bord d’embarcations ».
Au ministère de la Défense et des Anciens Combattants, la sérénité règne : la situation est sous contrôle. « Nous sommes en train de détruire des noyaux de résistance à Gao. L’opération continue et il y a déjà 3 morts du côte des ennemis », indique le lieutenant colonel Diaran Koné, chargé de communication du ministre de la Défense et des Anciens combattants. Pour l’officier, il s’agit d’une bande isolée de djihadistes en fuite qui s’est manifestée.
Vers 16 heures hier, un contact sur place a constaté la fin des échanges de tirs à l’arme lourde. Pourvu que ça dure ! « Pour le moment aucun bilan n’a été communiqué », dit-il assurant que le sang a coulé à la mairie.
Du côté de Kidal, même tentative de déstabilisation des troupes. Les troupes françaises et tchadiennes tentent depuis plusieurs semaines de sécuriser la ville et les principaux points stratégiques dans le grand désert, notamment à Tessalit où un soldat français a perdu la vie en début de semaine.
A Kidal, tôt le matin, un véhicule noir a explosé à environ 500 mètres du camp militaire français et tchadien, rapporte l’AFP. Pour un élu de la ville, il s’agit d’un djihadiste kamikaze qui n’a pas réussi à atteindre sa cible. Tant mieux qu’il n’ait pu tuer des gens avec lui, commentait-on hier dans l’entourage du ministre de la Défense. Quelques civils blessés ont été immédiatement conduits à l’hôpital.
A. M. C
L’Essor du 22 Février 2013