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La dépouille du président gabonais Omar Bongo Ondimba a été inhumée jeudi selon le rituel traditionnel à Franceville (sud-est), dans sa région natale, mettant un point final à une semaine dobsèques: sa succession est désormais officiellement ouverte.

jpg_g-3.jpgPrévue dans « l’intimité« , la cérémonie rassemblait pas moins d’un millier de personnes au palais présidentiel autour de la famille, dont les principaux membres Ali Ben Bongo, son fils et candidat probable à sa succession, Pascaline, sa fille directrice de cabinet et gestionnaire de sa fortune, ou Andjoua-Fidèle, son frère aîné.

La cérémonie, en langue téké, une des ethnies de cette province du Haut-Ogooué, prévoit notamment que les invités fassent des dons à la famille, en argent mais aussi en nature.

Ainsi, des personnes présentant leurs condoléances ont apporté au palais de nombreux animaux vivants dont des cabris, poulets et même des gazelles, mais aussi des bananes ou encore des nattes.

La présidente intérimaire Rose Francine Rogombé, le Premier ministre Jean Eyeghé Ndong, plusieurs ministres et de nombreuses personnalités ont fait le déplacement jusqu’à Franceville.

A la fin de la cérémonie, le corps du défunt devait être inhumé dans un mausolée construit à l’intérieur du palais, selon une source proche de la famille.

Depuis l’annonce officielle du décès d’Omar Bongo en Espagne le 8 juin, la succession, tout en faisant l’objet de tous les chuchotements, est demeurée taboue sur la scène publique.

« On enterre le président dignement et après on discute« , affirmait mardi un ministre à l’AFP.

Désormais, les manoeuvres vont pouvoir commencer.

Le gouvernement est en sursis depuis vendredi 13 juin lorsque la Cour constitutionnelle, saisie par Mme Rogombé, a statué que « les fonctions du gouvernement (cessaient) automatiquement à l’issue de la prestation de serment du président de la République, élu ou désigné ».

M. Eyeghé Ndong et son gouvernement sont néanmoins restés en poste pour « garantir le bon déroulement des obsèques », selon une source proche du Premier ministre.

La démission pourrait donc intervenir dès vendredi, ou plus probablement en début de semaine prochaine à l’issue d’une réunion interministérielle, d’après des sources gouvernementales.

Lors de cette réunion, le ministre de l’Intérieur devrait aussi présenter un calendrier pour l’organisation de l’élection présidentielle, comme demandé par la présidente.

D’après la Constitution, le scrutin doit avoir lieu dans un délai maximal de 45 jours après l’entrée en fonctions du chef de l’Etat intérimaire, survenue le 10 juin, sauf « en cas de force majeure ». De l’avis général, les listes électorales doivent être revues pour que le scrutin soit crédible.

« Pour le moment, les fonctionnaires travaillent sur un délai de 90 jours voire plus », a ainsi indiqué une source proche de la présidence.

Une fois le calendrier connu, les candidats « devront enfin sortir du bois », selon une haute fonctionnaire. « On va voir qui est qui, qui est avec qui… »

S’il n’y a aucun candidat déclaré officiellement, Ali Ben Bongo est en course pour occuper le fauteuil de son père également convoité par de nombreux prétendants pour le moment anonymes.

Parmi les noms qui circulent, figurent ceux des opposants plus ou moins ralliés au régime (Pierre Mamboundou, Paul Mba Abessole, Zacharie Myboto), une flopée de ministres (Paul Toungui, Flavien Nzoundou, Casimir Oyé Mba, Idriss Ngari) ou des barons du régime tels le président de la Commission de l’Union africaine Jean Ping, l’ex-ministre Paul Biyoghé Mba et le secrétaire général du parti au pouvoir Faustin Boukoubi. Bruno Ben Moubamba, soutenu par la société civile, serait aussi en lice.

Afp du 18 Juin 2009