L’insécurité regagne t-elle le Nord Mali ? En moins d’une semaine de la signature de l’accord de coopération sécuritaire entre le Mali et le Niger, l’intrépide rebelle Ibrahim Bahanga vient de frapper un coup fort en prenant en otage 15 soldats maliens. Quelles sont ses véritables motivations ?
Que se passe t-il aujourd’hui à la frontière entre le Mali et le Niger ? Une insécurité grandissante dans cette partie de notre pays ou une volonté belliqueuse d’une partie de la communauté touarègue qui veut coûte que coûte réveiller la rébellion ?
Les événements qui se sont passés le dimanche dernier dans la localité de Tédjérète, au nord-est du Mali, vers la frontière nigérienne ne rassurent point et font craindre le pire.
En effet, selon le reporter de RFI au Mali, Serge Daniel, quinze soldats maliens ont été enlevés et pris en otages par des hommes armés le dimanche dernier à la frontière entre le Mali et le Niger. Le groupe se serait replié vers le Niger alors que l’ex-rebellion touarègue dément toute implication.
Selon lui, ces faits se sont déroulés dans la localité de Tédjérète, au nord-est du Mali vers la frontière nigérienne.
C’est une équipe de techniciens maliens chargés de la lutte contre les criquets pèlerins à bord de leurs véhicules se trouvant derrière une escorte militaire, composée de près de vingt cinq gendarmes et gardes nationaux du Mali qui a fait l’objet d’attaque.
L’identité des assaillants reste pour le moment inconnue car ce sont des hommes armés et enturbanés qui ont débarqué et maîtrisé les militaires maliens.
Ils se sont retirés avec le personnel civil et militaire à bord des trois véhicules de l’équipe civile. Aucun coup de feu n’a été tiré selon notre source. Au total 23 militaires maliens ont été pris en otage. Puis 8 d’entre eux ont été relâchés. Certaines sources précisent que les 8 éléments libérés sont des touaregs.
Seuls les noirs sont restés otages. Cet assaut pourrait être une action de Ibrahim Ag Bahanga, un ex-rebelle touareg qui a quitté ‘les rangs de l’Alliance du 23 ami pour se réfugier vers le Niger.
Si cette information se vérifiait, Ibrahim Bahanga intervient seulement moins d’une semaine après la décision prise par le Mali et le Niger de mettre en place une coopération sécuritaire comprenant des patrouilles mixtes dotées d’un droit de poursuite réciproque, pour lutter contre l’insécurité transfrontalière.
C’est par un communiqué laconique que le ministre de la défense a informé le peuple de l’attaque et de l’enlèvement du personnel civil et militaire par des bandits armés. La suite des événements nous édifiera.
Birama Fall
28 août 2007.