L’instabilité sociale engendrée par la montée du mercure social, risque d’apporter un coup dur sur la stabilité politique du pays. Dans ce climat social très tendu, seule la vigilance et le savoir-faire pourront désamorcer la bombe sociale.
L’histoire récente du pays démontre que, la fin du premier trimestre de la nouvelle année n’a jamais été facile.
Le début de la canicule se caractérise généralement par la montée de la tension sociale. Une période dure de l’année, que le Mali, à l’instar d’autres pays traverse. Le mois de mars selon, des observateurs et chroniqueurs, est très agité.
Il se caractérise par des manifestations sociales, l’année 1991 est l’une des références dans l’histoire du pays.
Et l’on se rappelle également de la manifestation du 27 mars 2005, où la victoire du Togo face au Mali aux éliminatoires de la CAN 2006 avait porté la tension sociale au zénith. Sans compter les manifestations par corporation de part et d’autres.
En effet, l’année 2010 que nous vivons ne fait pas exception à la règle. L’histoire se répète, mais de façon différente. Et les faits actuels sont révélateurs et interpellateur.
La situation actuelle nécessite une révision du système de gestion de certaines affaires courantes de la nation car, il ressort que les systèmes en vigueur ont montré leurs limites. Il s’agit de la gestion du réseau routier intra-urbain et le foncier.
De ce fait, il y a un certain temps, que le pays vibre au rythme de l’insécurité perpétrée par des sans foi ni loi.
L’ampleur de ce phénomène, caractérisé par les crépitements des armes légères de part et d’autre, avec comme corollaire les braquages à mains armées et son cortège de mort et des vols. Pour remédier à ce phénomène à l’intérieur de la capitale, il a été instruit aux agents de sécurité de multiplier les patrouilles.
Malheureusement, cette mobilisation des forces de sécurité aura pris une autre proportion plus inquiétante, mais indépendante de la volonté des uns et des autres.
La mort d’un chauffeur de Sotrama, tué par balle tôt le matin du 22 février dernier par un agent de sécurité, a incontestablement terni l’image de l’opération. Depuis lors, la tension sociale a pris de l’ascenseur. La vive altercation entre policiers et transporteurs, a mis le feu à la poudre, un feu qui reste vif car, depuis ce moment, rien ne va entre ces deux corps socioprofessionnels du pays.
Cet accrochage a été succédé par la marche pacifique de l’Union des Associations et Coopératives d’Associations pour le Développement et la Défense des Droits des Démunis (UACADDDD). Une marche pacifique, avortée le 9 mars en une fraction de seconde par les agents de sécurité pour non autorisation du pouvoir public.
On se rappelle qu’en voulant manifester leur mécontentement de la gestion foncière, bon gré, malgré de nombreux manifestants ont dû encaisser des coups de matraque. Certaines vieilles femmes désabusées ont ôté leurs vêtements en manifestant toutes nues.
Depuis ces deux événements majeurs, la tension sociale reste vive.
Des remue-ménages de part et d’autre attestent que la tension est loin d’être désamorcée. Brusque levée de bouclier de certains transporteurs le samedi dans l’après-midi, suite à une altercation entre un chauffeur et un policier en est une triste illustration.
Transporteurs, victimes des litiges et expropriations foncières et autres frustrés du régime, dans l’ombre, attendent un prétexte valable pour semer des émeutes. Alors doit-on laisser le pays à l’emprise de ces tensions ? En tout cas, l’atmosphère sociale est tourbillonné, seule la vigilance et le savoir-faire de l’exécutif pourront circonscrire ce danger qui plane.
Pour ce faire, il y a lieu de revoir la gestion des affaires courantes entre policiers du CCR et usager pour la stabilité politique, la quiétude des uns et des autres.
Ainsi la prohibition, du marchandage d’une infraction routière, l’interdiction totale de la poursuite des usagers par les agents policiers et la fixation publiquement des peines d’infraction pourront minimiser les risques de soulèvements et de contestations.
Ousmane BERTHE
16 Mars 2010.