Le Front pour la démocratie et la république est finalement résolu à tourner la page du premier tour de l’élection présidentielle. Occasion pour lui certainement de s’atteler à l’essentiel à savoir les élections législatives de juillet prochain. C’est en tout cas, ce que pensent tous les observateurs de la scène politique, après le meeting organisé avant-hier au CICB par les ténors du front. Qui l’eût cru?
Personne, sauf quelques militants de ce front de circonstance dont tout le monde ne manquait pas aussi de spéculer sur le temps de survie qu’il pouvait avoir. Le temps a peut-être donné raison à ceux qui étaient dubitatifs, car, le ton a changé dans le discours des ténors qui, jusqu’à une date récente, refusaient leur défaite au premier tour de l’élection présidentielle tenu le dimanche 29 mai dernier.
“Démocrates et républicains jusque dans l’âme, nous ne serons jamais de ces incendiaires que le pays a connu il n’y a guère longtemps. Nous ne nous amuserons jamais avec les institutions de la République”. Ainsi s’est exprimé avant hier le président du front, l’honorable Ibrahim Boubacar Kéïta, au cours du meeting que ce front a tenu au Centre international de conférences de Bamako.
Le FDR n’est pas le COPPO
Par rapport au premier tour du scrutin présidentiel, la Cour Constitutionnelle a rendu son arrêt. Elle a déclaré le candidat ATT gagnant. Le FDR prend acte de cette décision estimant tout simplement que c’est le droit qui a été dit et il n’entend pas remettre cela en cause. Toutefois, le FDR, tout au long du processus en cours, se dit prêt à rester fidèle à ses principes. En acceptant sa défaite au premier tour de l’élection présidentielle, le FDR se battra pour les élections législatives prochaines.
Cette position fait la différence du FDR avec le collectif des partis politiques de l’opposition (COPPO )créé en 2002 et qui avait opté pour une autre solution comme action pour défier le président Konaré. Le FDR n’est pas le COPPO car, selon Ibrahim Boubacar Kéïta, son président, il ne fera pas la politique de la chaise vide. Autrement dit, après cette défaite, il a tiré des leçons pour l’amener à se racheter dans la bataille pour les législatives et obliger le président élu à travailler avec lui, s’il arrivait à se faire une majorité à l’hémicycle. Ceci est il réalisable?
Rien n’est à exclure, car, en politique, tout est possible; il suffit seulement de donner le temps au temps pour être en face de situations qu’on n’aura pas prévu. Dans tous les cas, le fait aussi pour le FDR d’accepter la victoire du président ATT dès le 1er tour et en osant le déclarer publiquement, on pourrait dire, qu’il a fait preuve de sagesse.
Laya DIARRA
21 mai 2007.