Les infrastructures ont un rôle crucial dans la productivité des entreprises. Celles-ci posent problème au Mali. En effet, selon une étude de la Banque mondiale sur le climat des investissements au Mali, il apparaît que sur l’ensemble de l’échantillon d’entreprises manufacturières, trois grands types de services d’infrastructures sont perçus comme étant particulièrement de mauvaise qualité au Mali.
Il s’agit de l’évacuation des déchets, le transport ferroviaire et le réseau routier. En outre, la présence des firmes au sein d’une zone industrielle renforce la perception négative de la qualité des services d’infrastructures.
Ceci peut être rapporté aux sérieux problèmes que connaît la Zone industrielle de Sotuba qui, en pratique, annulent les effets bénéfiques escomptés d’une installation en un tel lieu.
Ainsi, selon la perception des chefs d’entreprise, l’évacuation des déchets industriels est le principal problème.
Ceci pose de graves problèmes environnementaux et de santé publique pour la population, mais aussi de sérieuses difficultés pratiques pour les firmes, tels le stockage des déchets et les surcoûts associés.
Plus de 16 % des entreprises maliennes assurent leur propre enlèvement des déchets.
Les problèmes liés au transport ferroviaire sont aussi jugés importants par 45 % des firmes.
Notre pays souffre de l’absence de voies de communication en bon état à l’intérieur et vers les pays voisins, en raison de la vétusté et du faible développement des infrastructures ferroviaires (elles datent de l’époque coloniale, les 100 ans des rails ont été fêtés cette année avec les mêmes équipements).
Toutes choses qui pénalisent grandement les firmes, notamment pour la recherche de voies de contournement pour acheminer leurs produits suite à la crise ivoirienne.
L’état défectueux des routes est cité par 43,2 % des dirigeants de firmes manufacturières comme étant un obstacle majeur.
L’énergie aussi
En 99, le Mali disposait d’un réseau routier d’environ 15 100 km dont seul 12,1 % était bitumé. Ceci était inférieur à la moyenne pour l’Afrique subsaharienne (12,9 %) et au chiffre du Sénégal voisin (29,3 %).
Le réseau routier est généralement en mauvais état, ce qui induit d’une part des surcoûts et des retards pour les entreprises de transport et d’autre part accroît le risque de détérioration des marchandises transportées pour les clients.
Cependant, ces trois grands problèmes ne peuvent occulter les autres dysfonctionnements de divers services d’infrastructures indispensables à l’activité des entreprises.
Ainsi, les problèmes d’électricité sont considérés comme graves par plus de 21 % des firmes. Elles rapportent de fréquentes coupures de courant ou des fluctuations de voltages importantes, près de 15 jours au total en 2002.
En conséquence, elles ne permettent pas de faire face efficacement à la demande. Environ 2,7 % de la production des firmes manufacturières est perdue suite à des coupures d’électricité, ce qui est inférieur à tous les pays d’Afrique de l’échantillon étudié.
C’est pourquoi, il n’est pas surprenant de constater que 45,3 % des firmes formelles disposent de leur propre générateur. Le délai requis pour traiter une demande de connexion électrique est assez long au Mali.
De même, la fourniture d’eau est mauvaise pour 13 % des firmes, ce qui a incité presque 11 % des firmes à construire leur propre puits.
Ces différences non négligeables en termes de services d’infrastructures induisent des coûts élevés pour certains facteurs tels que pour les transports aériens de marchandises vers les USA, le transport routier, l’électricité à usage industriel et l’Internet.
Sidiki Dembélé
28 novembre 2005.