Au Dabanani et au Dibida, les fournitures scolaires sont aujourd’hui les marchandises les plus visibles. On les voit à tous les coins de ces centres commerciaux à cause de la rentré scolaire 2010-2011 qui débute au niveau du fondamental et du préscolaire le lundi 4 octobre. Cahiers, bics, crayons et autres fournitures scolaires sont cédés à tous les prix.
Si les marchés sont bien approvisionnés en fournitures scolaires, force est de constater que les prix sont moins abordables Contrairement à l’année dernière où le paquet de cahiers de 100 pages était cédé à 1250 F CFA, cette année il est fixé à 1500 F CFA.
Le trousseau, contenant bic, crayons, règles double-décimètre et triple décimètre, équerre, compas, gomme et rapporteur est cédé à 1000 F CFA dans les papeteries et à 750 F CFA chez les revendeurs ambulants. Les livres de français, d’anglais, de mathématiques, de grammaire, d’histoire et de géographie sont vendus entre 2000 et 5000 F CFA, selon les classes.
Selon Mamadou Kane, gérant de la papeterie Kalanso, la hausse des prix des fournitures cette année n’est pas à leur niveau, mais au niveau des sources d’approvisionnement. « Les prix augmentent du jour au lendemain alors que nous sommes à quelques jours de la rentrée. Je prends les cahiers à 1 400 et les revendent à 1500 soit 100 F de bénéfice. J’espère que d’ici la veille de la rentrée que les choses changeront, c’est mieux pour tout le monde« .
Quant aux sacs d’écoliers, les prix dépendent du modèle et de la marque. Ainsi, il existe des marques comme la « Différence », « Mon papa est capable« , « Barack Obama » qui sont chers, car ils coûtent entre 5000 à 6500 F CFA. Les sacs simples, moins résistants, sont vendus entre 750 et 1000 F CFA.
Une charge pour les familles
La rentrée des classes est une période excitante pour les élèves mais stressante pour leurs parents confrontés à de grosses dépenses pour que leurs progénitures entrent en classe dans de bonnes conditions.
Toutes les dépenses sont à la charge des familles qui sont, au début de chaque rentrée scolaire, contraintes de faire plaisir à leurs enfants. Ces dépenses exigent un budget autonome que la plupart des familles à faible revenu ne peuvent pas assurer.
En plus des frais d’inscription et de scolarité pour les écoles privées et les cotisations pour l’Association des parents d’élèves (APE) dans les écoles publiques, les parents doivent acheter des uniformes, des habits neufs sans compter les frais de transport pour certains.
Selon Mme Traoré Fanta Kéita, veuve et commerçante, que nous avons rencontrée au marché Dibida, la rentrée scolaire grève sérieusement son budget. « J’ai trois enfants. Le plus âgé fait la 6e et le 3e fait la 3e année. Malgré qu’ils soient tous dans des écoles publiques, je dois dépenser plus de 50 000 F CFA dans les fournitures, sans compter leur habillement et leur déplacement« .
La rentrée scolaire met une pression sur les budgets familiaux, qui sont pour la plupart limités. Sachant les faibles revenus des Maliens dans leur majorité, les familles qui possèdent une nombreuse progéniture recourent aux prêts bancaires ou d’épargnes pour faire face aux besoins et dépenses scolaires.
Anne-Marie Kéita
01 Octobre 2010