Près de six mille altermondialistes en provenance des quatre points cardinaux, sont partis du monument de l’Indépendance pour finir leur marche au stade Modibo Kéïta, dans une atmosphère bon enfant.
Parmi les marcheurs, on pouvait noter la présence de Mme Aminata Dramane Traoré coordinatrice du Forum social pour un Autre Mali, Susan Goerge Vice-présidente du mouvement ATTAC, Samir Amin économiste égyptien ayant participé à l’élaboration du premier plan quinquennal du Mali indépendant.
Sur les banderoles, on pouvait lire les slogans anti-mondialisation comme : « L’état de l’Afrique : Illustration de la faillite du système néolibéral » ; « Halte aux politiques agricole et commerciales qui asphyxient les économies de nos pays », « L’Afrique peut nourrir l’Afrique « .
Egalement, l’invasion irakienne ainsi que le problème palestinien ont été dénoncés par les marcheurs.
Pour nombre de participants, Bamako restera désormais le symbole de la solidarité avec l’Afrique dressée contre les politiques qui l’oppriment.
Selon Claire Courteille représentante de la Confédération internationale des syndicats libres regroupant plus de 145 millions de syndicats de travailleurs à travers le monde, le système de globalisation pèse lourdement sur les travailleurs et amplifie le chômage avec les politiques de restructuration.
Pour Claire Courteille, le souhait des altermondialistes après Bamako, est que les puissances occidentales nous entendent pour mettre en place des politiques macroéconomiques profitables à tout le monde.
Pour Nouhou Mohamadou Arzika de la Coalition contre la vie chère au Niger, rapports de force dans le monde sont faits de sorte que l’Afrique est maintenue dans le sous-développement. Nos populations s’appauvrissent davantage de jour en jour et cette situation change et seuls nous africains pouvons mener ce changement, estime-t-il.
Pour trois françaises ayant fait le déplacement à Bamako et membres d’une association, la rencontre de Bamako est une occasion de donner la parole aux africains pour débattre de la pauvreté et du sous-développement du continent.
Un petit incident a cependant eu lieu entre marocains et militants sahraouis concernant la question du Sahara occidental.
A l’intérieur du stade, militants sahraouis portaient des banderoles sur lesquelles étaient écrits « Le Maroc coupable de crime contre l’humanité ».
Chose qui a provoqué une réaction vive de la part des marocains, donnant ainsi lieu à une guerre des drapeaux.
L’incident a été très vite réglé par les organisateurs.
23 janvier 2006.