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Selon Bassidy Diabaté de la Coalition des alternatives démocratiques (Cad-Mali), une nation ne peut se vanter d’avoir vécu au même endroit. Personnes et familles, afin d’améliorer leurs conditions de vie, migrent à la recherche d’un emploi mieux rémunéré.

Selon la Division population de l’Onu, le nombre de personnes vivant en dehors de leurs pays d’origine, serait de 180 millions, soit un taux de 2,9% de la population mondiale.

Ainsi, de 1970 à 1999, le nombre des pays de destination des migrants est passé de 39 à 67, celui des pays émetteurs de flux migratoires est passé de 29 à 55.

En revanche, le nombre de pays considérés à la fois comme émetteurs et récepteurs du flux migratoire est passé de 4 à 15.

Le début des grands mouvements des africains vers l’Europe se situe, selon Mr Diabaté, à l’époque du plan Marshal, mis en place en 1945 l’Europe meurtrie par la guerre.

De 1945 à 1970, les européens se sont tournés vers l’Afrique, afin de recruter une main d’œuvre bon marché, tolérant ainsi bien des choses vis-à-vis des clandestins.

Migrants africains arrivaient alors, sans difficulté en Europe et la migration clandestine de l’époque, offrait de nombreux avantages financiers et sociaux aux entrepreneurs.

Cependant, à partir de 1973, selon Mr Diabaté, avec la sortie de l’Europe du plan Marshal, le migrant et spécifiquement le migrant africain sera considéré comme un prédateur d’emploi.

En même temps que l’Europe commençait à fermer ses frontières avec le visa Schengen, les africains, suite aux effets des programmes d’ajustement structurel, éprouvaient de plus en plus le besoin de migrer pour chercher un bien-être, hors de leur continent.

Selon un rapport de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (Cnuced), 32 pays parmi les 42 les moins avancés sont africains.

En effet, l’Afrique bien que disposant de ressources pouvant lui permettre de se développer, présente un visage peu reluisant : continent le moins avancé en matière de développement économique, près de la moitié de la population vit avec moins d’un dollar par jour, seule la moitié de la population a accès à l’eau potable, et elle a un taux de mortalité de 140 pour 1000 pour les enfants de moins de 5 ans.

Pour Mr Diabaté, « l’Afrique doit cesser de gémir et de ressasser ses griefs contre l’Europe ingrate, car l’inhumanité des occidentaux est à la hauteur de l’irresponsabilité et de la cupidité des africains », estime-t-il.

Mambé Dembélé, un malien vivant depuis 17 ans en Espagne, a mis en garde les jeunes, car pour lui, la réalité est dure en Europe.

Beaucoup d’immigrés aimeraient revenir dans leur pays d’origine, mais n’en ont pas les moyens et ceux qui arrivent à envoyer un peu d’argent au pays, le font au prix de nombreux sacrifices.

Aussi, appel a été lancé par Mr Dembélé à l’endroit de la jeunesse à rester à la maison, car l’Europe elle-même traverse une situation difficile, selon lui.

Pour un meilleur soutien aux africains transitant par le Maroc pour l’Europe, un appui de l’Union Européenne aux acteurs sociaux du Royaume chérifien, engagés dans ce créneau, s’avère nécessaire, selon une marocaine.

Appel a été lancé par cette dernière à l’endroit des pouvoirs publics européens à revoir la façon dont ils traitent les immigrés, car si on les garde dans des ghettos, ils vont, un jour, se retourner contre les politiques qui les oppriment, a-t-elle prévenu.

23 janvier 2006.