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Le directeur national des Affaires judiciaires et Gardes du  Sceau,  Mohamed Maould Najim, a procédé, le mardi 8 juin 2021 à l’hôtel Azalaï de Bamako,  à l’ouverture   le forum régional de lutte contre l’esclavage. Des délégations venues du Niger, de la Mauritanie, du Burkina Faso, du Sénégal, du Tchad participent à cette rencontre visant  à bouter  le phénomène  hors de nos pays à travers un arsenal juridique.

La problématique de l’esclavage et des discriminations  liées à l’hiérarchisation sociale   persiste sous nos cieux. Et faute d’arsenal juridique  criminalisant le phénomène,  la pratique continue de plus belle en faisant de nombreuses  victimes. D’où cette mobilisation de différents acteurs pour lutter contre l’esclavage au sahel.  

Organisé par le réseau G5 Sahel de lutte contre l’esclavage et le BIT à travers le projet de lutte contre l’esclavage et la discrimination fondée sur l’ esclavage au Mali, le forum de Bamako est l’  espace idéal pour alerter  et interpeller  l’ensemble de la société ( décideurs politiques ,  détenteurs de pouvoirs traditionnels et religieux ,  leaders et  des organisations de la société civile) sur le fléau.  Cette rencontre est également  le lieu pour les parties prenantes au forum  d’élaborer  une note de plaidoyer pour la criminalisation de l’esclavage dans la sous-région.   A noter que seuls le Mali et le Burkina Faso ne possèdent pas de loi criminalisant le phénomène.

Dans leurs interventions, le Coordinateur national du Projet de Lutte contre l’Esclavage et la discrimination fondée sur l’ Esclavage au Mali du BIT, le Président de l’Association Temedt, partenaire d’exécution du projet DRL au Mali, le secrétaire exécutif du réseau G5 Sahel de lutte contre l’esclavage au Sahel ,  le Chef de Mission de l’ Avocat Sans Frontière du Canada au Mali, ainsi que le directeur national des Affaires Judicaires et du Sceau, ont tous  dénoncé l’ esclavage, une  pratique barbare   d’un autre siècle.

Et dans leurs discours respectifs, ils ont fait savoir que l’esclavage est une atteinte aux droits de l’Homme.   Qui pourtant  persiste  encore au 21ème siècle dans nos pays. «  Toutes les constitutions de nos pays  prévoient l’égalité et la liberté de naissance. Alors pourquoi nos gouvernements acceptent qu’au 21ème siècle qu’ il y a  des  individus qui pensent posséder d’autres citoyens ? Pourquoi la justice ne présente pas devant des citoyens qui tué, humiliés, torturés, chassés, privés de leurs terres, de leurs villages au vu et au su de tout le monde ? »,  une interpellation faite par le secrétaire exécutif du réseau G5 Sahel de lutte contre l’esclavage, Ali Bozou.

Nonobstant l’existence de l’esclavage et son atrocité  dans notre pays, des efforts sont en cours pour son éradication. Le Projet de Lutte contre l’esclavage et la discrimination fondée sur l’esclavage au Mali du BIT  et ses partenaires fournissent d’énormes efforts pour y mettre fin, à en croire le coordinateur national du projet Ibrahima Cissé. En effet, actuellement il existe un projet de loi pour criminaliser l’esclavage au Mali.

Le directeur national des Affaires judiciaires et du Sceau, Mohamed Maould Najim, qualifiant le phénomène d’abject, a réaffirmé l’engagement des autorités judiciaires à lutter contre le phénomène.  Et pour se faire, il s’aligne à ses prédécesseurs pour soutenir l’idée de doter notre pays d’une loi faisant de l’esclavage une infraction singulière et les sanctions prévues pour ceux qui s’y adonnent.

Khadydiatou SANOGO/Maliweb.net