La cérémonie d’ouverture de ce 3è FITS était présidée par le Premier ministre, Modibo Sidibé, en présence du ministre de l’Artisanat et du Tourisme, N’Diaye Ba. La présence d’autres membres du gouvernement, des représentants du corps diplomatique et des autorités du district, témoignait de l’importance de l’événement.
Une foule dense d’acteurs nationaux et internationaux du secteur du tourisme avait investi la grande salle des forums du CICB, lorsque le représentant du maire du district, Oumar Maïga, a souhaité la bienvenue à ses hôtes. Une bienvenue agrémentée par la présentation de la ville de Bamako, son histoire et son environnement.
Le tourisme est une composante majeure de l’économie mondiale. Avec un taux de croissance supérieur à 5% par an, l’activité a un impact considérable là où elle se déploie. Dans les pays en voie de développement comme le nôtre, c’est un puissant outil de développement économique et social. Constat confirmé par Michel Reveyrand-de Menthon, l’ambassadeur de France au Mali. Le diplomate a relevé que le tourisme solidaire avait permis de développer nombre de localités laissées pour compte de son pays.
Cependant, le tourisme peut avoir des conséquences néfastes sur les sociétés et sur l’environnement des pays d’accueil. Ces deux éléments sont fondamentaux pour une valorisation durable, soulignera Jean Marie Collombon, le coordinateur général du FITS. Ce dernier désigne par « 3 R« , les grands piliers du tourisme solidaire. Il s’agit en effet, d’un tourisme responsable, respectueux de l’environnement et générateur de revenus pour les populations d’accueil.
L’accroissement des flux à destination des pays du sud est un modèle économique peu favorable à ceux-ci. Et, le bilan climatique négatif, dû essentiellement au transport aérien, fait naître inquiétudes et critiques, juge Taleb Rifai, le secrétaire général adjoint de l’Organisation mondiale du tourisme.
En effet, pour les pays en voie de développement et les moins avancés, la question est de savoir : quelle est la forme de tourisme la plus adaptée pour générer de la croissance, contribuer aux recettes d’exportation, réduire la pauvreté et développer de manière durable et équilibrée les territoires ? C’est à cette question que le FITS 2008 tentera de répondre durant ses trois jours de travaux.
Richesse culturelle
La journée d’hier a été marquée par une conférence introductive, « Voix croisées », qui a traité du thème « Tourisme durable en Afrique, fondements politiques et objectifs ». Mimoun Hillali de l’Institut supérieur international du tourisme de Tanger (Maroc) a donné le point de vue du sud. Le second thème « développement durable, tourisme et territoire : réflexion et stratégie » a été animé par Pierre Torrente de l’université de Toulouse, (France) représentant la voix du nord.
Un exposé portant sur « les retombées économiques du tourisme, vecteur de développement« , une restitution des travaux des ateliers de terrain et deux tables rondes et des recommandations pour l’action sur les politiques et stratégies nationales d’appui au tourisme responsable et solidaire ont meublé cette première journée. Un cocktail de bienvenue a été offert dans la soirée par le ministre de l’Artisanat et du Tourisme.
La journée d’aujourd’hui sera marquée par quatre tables rondes portant sur les démarches de développement territorial intégrant le tourisme et des réunions par zones géographiques.
Deux tables rondes et des réunions thématiques portant sur la démarche du développement durable appliquée au tourisme, méthodes, outils et bonnes pratiques sont programmées demain. La clôture du forum est prévue pour 17 heures. Elle interviendra après la tenue de deux autres tables rondes portant sur la mise en marché et la commercialisation du produit touristique.
Au Mali, tourisme et culture sont intimement liés, a estimé le Premier ministre Modibo Sidibé. Ne possédant pas de tourisme balnéaire, et encore moins de parcs de faune de qualité, notre pays mise sur l’un des plus riches patrimoines culturels du continent africain. Chaque portion de son territoire est, en effet, empreint de cette richesse culturelle dont les expressions les plus remarquables sont inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco.
Il s’agit, entre autres, des mosquées de Djingarey Ber et Sankoré à Tombouctou, de la mosquée de Djenné, des plateaux dogon, du tombeau des Askia à Gao et de la traversée des bœufs à Diafarabé et Dialloubé. Cette particularité du tourisme malien constitue également sa plus grande fragilité, précise le chef du gouvernement.
En effet, comment donner et recevoir sans pour autant perdre son âme, ses repères, ses valeurs ? Face à ces interrogations, les pouvoirs publics ont répondu par l’élaboration d’une nouvelle stratégie de développement du tourisme. L’organisation du présent forum contribuera sans nul doute à éclairer la vision des auteurs pour une meilleure appréhension des divers paramètres qui conditionnent la réussite du projet, a estimé le Premier ministre à l’ouverture des travaux.
C.A. DIA
21 Octobre 2008