Ils sont près d’un millier d’altermondialistes à échanger, quatre jours durant, sur leurs expériences et stratégies sur les politiques et actions de développement engagées dans le monde et proposer des alternatives à l’injustice sociale, économique et politique dont l’Afrique est victime.
Après Siby et Kita, c’est Fana, la Commune de Guégneka, qui accueille, depuis le 5 juillet dernier, le Forum des peuples qui regroupe différents acteurs de la société civile à la base.
Ce forum, qui se tient chaque année en contrepoint du Sommet du G8, est un espace populaire d’éducation, d’échanges, de communication et de construction d’alternative à la mondialisation néo-libérale.
Cette année, les participants entendent mettre la pression sur le G8 parce qu’il a fait trop de fausses promesses depuis des années. « Parce que les chefs d’Etat de 8 pays se donnent le rôle et la mission de directoire du monde sans aucune légitimité.
Ils n’ont jamais été mandatés par les peuples. Leur puissance dans une logique de domination et d’expropriation des peuples fait des ravages à travers le monde.
Aujourd’hui, les pays du Sud, dont le Mali, vivent une situation de délabrement sociale, économique, environnementale et culturelle par la faute de ce puissant groupe », a expliqué Mme Barry Aminata Touré, présidente de la Coalition des alternatives de développement (Cad-Mali).
Les indicateurs d’une étude réalisée par le Pnud, a-t-elle ajouté, ne donnent pas espoir dans la lutte contre la pauvreté au Mali d’ici 2015.
«65 % de la population vit avec moins d’un dollar par jour, 20 % des communes n’ont pas de centres de santé de référence, 68 % des communes n’ont pas de second cycle… ».
Le forum qui sera marqué par des symposiums, conférences plénières, ateliers-débats, conférences populaires paysannes… est un appel aux leaders du G8 sur la situation des peuples d’Afrique et du Tiers-monde qui payent un lourd tribut et vivent dans une pauvreté grandissante sous-tendue, selon Mme Barry, par la diminution des prix des matières premières, le fardeau de la dette, la concurrence de nos produits, l’évasion des capitaux, etc.
Le G8 est aussi invité à prendre des dispositions urgentes pour mettre fin aux inégalités qu’ils ont construites dans le monde, d’annuler la dette totale du Tiers-monde sans conditionnalité et d’appliquer la démocratie et la transparence dans leurs débats et leurs actions.
Dans leurs interventions respectives, le chef de village de Fana, le maire de la Commune et le préfet de Dioïla ont salué la tenue du Forum à Fana, deuxième ville productrice de coton après Koutiala, mais qui demeure très pauvre.
Sidiki Y. Dembélé
(envoyé spécial)
08 juilet 2005