Le Forum des peuples, qui avait pour thème cette année « Siby, Kita, Fana, des résistances aux alternatives, les peuples passent à l’action », a regroupé à Fana environ un millier de participants représentant des organisations, réseaux et mouvements sociaux d’Afrique d’Europe et du Mali.
Quatre jours durant, ils ont débattu à travers symposiums, conférences populaires, ateliers débats, concert populaire… de thèmes sur tous les domaines socio-économiques de la vie subissant les politiques néo-libérales de la Banque mondiale et du FMI comme la gestion des services sociaux de base, l’éducation, la dette, les pratiques commerciales.
Ces thèmes ont été développés par différents conférenciers, notamment le Pr. Issa Ndiaye, Dr. Abdoulaye Sall, Oumar Mariko, Konimba Sidibé, Bakary Koninba Traoré, Aminata Dramane Traoré, etc.
A l’issue de la rencontre, les alter mondialistes ont appelé le G8 à annuler sans condition la dette « odieuse et illégitime des pays de l’Afrique et du Tiers-monde », à arrêter les privatisations des entreprises publiques et leur rétrocession immédiate aux pouvoirs publics pour une gestion saine par les travailleurs soucieux de l’accomplissement de leur mission de service public et à l’adoption d’une loi foncière garantissant l’appropriation de la terre par la petite paysannerie, notamment l’accès de paysannes à la terre et aux autres facteurs de production.
Enterrer les politiques néo-libérales
La question de l’introduction de OGM dans l’agriculture africaine a dominé les débats et au finish, les participants ont demandé la cessation de tout projet d’expérimentation des organismes génétiquement modifiés et la mise en place de règles internationales justes en faveur d’un commerce équitable et favorisant la souveraineté alimentaire des peuples d’Afrique et du monde.
Pour la présidente de la Coalition des alternatives de développement (Cad-Mali), Mme Barry Aminata Touré, « notre combat est loin d’être terminé, il ne fait que commencer. Nous prenons acte de la déclaration du G8 et nous disons que nous ne voulons plus de promesses ni de tromperies. Nous voulons que les responsables du G8 puissent faire face à leur responsabilité et à leur engagement ».
Tout en dénonçant le projet d’adoption du Tarif extérieur commun de la Cédéao et la Politique agricole commune, les participants entendent faire pression sur les chefs d’Etat africains et les parlementaires pour qu’ils ne signent aucun accord qui mette en péril la souveraineté alimentaire.
Mme Barry a aussi invité les alter mondialistes à davantage de mobilisation pour que « nous puissions enterrer ces différentes politiques néo-libérales imposés par le G8 et ses filiales de la BM, le FMI qui sont à la base de la dégradation de notre qualité de vie et de notre environnement ».
Le Forum des peuples s’est achevé sur une marche gigantesque qui a abouti à la préfecture de Fana où des pétitions contre l’introduction des OGM et la privatisation de la CMDT ont été remises au sous-préfet.
Sidiki Y. Dembélé
11 juillet 2005