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La rentrée universitaire de l’Institut d’ophtalmologie tropicale d’Afrique (IOTA) au titre de l’année universitaire 2008-2009 qui consacre également l’ouverture de la filière d’optométrie dans les espaces francophone et lusophone de la CEDEAO, est effective depuis la semaine dernière.

La cérémonie solennelle consacrant cet évènement était présidée par le ministre de la Santé, Oumar Ibrahima Touré. Elle a regroupé diverses personnalités dont directeur général de l’IOTA, le Pr Abdoulaye Diallo, la représentante résidente de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans notre pays, le Dr Diallo Fatoumata Binta Tidiane, le doyen de la Faculté des sciences et de la santé de N’Djamena, le Dr Djada Djibrine Atim.

Ils sont 53 étudiants de 14 pays d’Afrique francophone et du Maghreb concernés par la formation. Certains sont inscrits pour le certificat d’études spécialisées (CES) d’ophtalmologie, d’autres tenteront d’obtenir le diplôme d’infirmier spécialisé en ophtalmologie (ISO).

Dans le lot, on recense également des bacheliers admis pour l’assistanat en optométrie, une profession paramédicale autonome et réglementée dans la formation et dans l’exercice. Ceux qui officient à ce niveau, sont des optométristes qui assurent, entre autres, la prise en charge des vices de la réfraction, la rééducation des anomalies du système visuel et la fourniture d’équipements optiques.

Il faut sans doute rappeler que l’IOTA qui relevait de l’Organisation et de coordination de lutte contre les grandes endémies (OCCGE) a été rétrocédé à notre pays, il y a quelques années. Les pessimistes qui prédisaient alors un avenir sombre à l’Institut ont au tort. Aujourd’hui, l’établissement continue d’assurer avec succès sa vocation initiale de formation de cadres africains (ophtalmologistes et ophtalmologues).

A ce propos, le directeur général de l’établissement a confirmé que les activités de formation au même titre que les soins et la recherche pour la santé, constituent les missions essentielles de l’Institut.
Les 53 étudiants ont reçu chacun un lot de matériel didactique. Il s’agit de livres sur l’ophtalmologie en urgence ou l’anatomie en réfraction, de verres à 3 mémoires et de kits d’optométrie.

Aujourd’hui les ressources humaines qualifiées manquent pour assurer des soins oculaires de qualité et la prise en charge des vices de la réfraction et la basse vision. L’IOTA qui investit beaucoup dans la formation des compétences africaines, contribue à inverser cette tendance. A ce titre, il bénéficie de l’accompagnement des partenaires de Vision 2020 (un programme destiné à réduire l’incidence de la cécité dans nos pays d’ici l’horizon 2020).

L’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS) lui apporte également un appui précieux. C’est elle qui, sur la base d’une évaluation des capacités, a estimé que l’IOTA était tout a fait indiqué pour abriter les cours d’optométrie en Afrique de l’Ouest.

Le ministre de la Santé a exprimé la fierté de notre pays de recevoir des étudiants africains. La formation continue des ressources humaines africaines est la voie royale qui mènera notre continent au rendez-vous des Objectifs du millénaire pour le développement et de la Vision 2020, a jugé Oumar Ibrahima Touré.

Le ministre a fait remarquer que le but ultime de la formation n’est pas le savoir en tant que tel, mais l’action. Seule celle-ci permet, en effet, de créer la valeur ajoutée et de donner confiance aux utilisateurs. Le citoyen doit, de son point de vue, rester fondamentalement au centre des préoccupations des professionnels de services de santé. Le ministre a aussi invité les médecins à l’humanité. « Soyons humains pour enregistrer zéro mécontent de nous et zéro poursuite judiciaire contre les professionnels de la santé et les établissements de soins », a-t-il conseillé.

Ce plaidoyer du ministre sera-t-il entendu par les médecins et autres professionnels de la santé ? Il y va de leur intérêt.


B. DOUMBIA

26 Novembre 2008