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A cette question essentielle, la DNCT répond que la Commune étant un centre de gestion, la réussite de la Réforme Administrative de Décentralisation dépendra de sa capacité à convaincre les autres partenaires et acteurs de sa capacité de gestion des affaires et ressources locales.

Cet objectif de bonne gestion ne sera atteint que lorsque seront mis à la disposition des Communes des outils appropriés et que les Agents communaux auront été formés à leur maîtrise. A cet effet, le gouvernement de la République du Mali a signé un Accord de Crédit avec l’Association Internationale de Développement (IDA) en différentes monnaies en vue de financer le coût de la mise en oeuvre du Projet Développement Urbain et Décentralisation.

Le projet Développement Urbain et Décentralisation a pour objectif principal l’amélioration de la mise à disposition d’infrastructures urbaines de manière durable par les municipalités, en partenariat avec le gouvernement, le secteur privé et les Collectivités. Toute chose qui passe par les objectifs spécifiques suivants : le développement des capacités de gestion des municipalités, l’amélioration de la fourniture de services urbains, la sauvegarde des sites et monuments historiques du Mali.

Les bénéfices attendus du projet sont entre autres le renforcement du rôle des municipalités en matière de gestion urbaine et de réalisation de projets dans le contexte de la décentralisation, l’amélioration des ressources financières des municipalités et du recouvrement des coûts en vue d’un développement plus durable, un meilleur taux de rentabilité des investissements planifiés, l’amélioration des conditions de vie des populations, en particulier dans les quartiers les plus pauvres, un plus grand impact économique et social sur la population, notamment à travers les emplois générés, le développement de l’industrie locale du bâtiment et des activités du tourisme, le développement du secteur privé.

Le Projet couvre le District de Bamako et les huit capitales régionales du Mali à savoir Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal et sa mise en oeuvre, notamment en ce qui concerne la réalisation des actions du domaine de l’institutionnel, se réfère à la Réforme de décentralisation qui s’est matérialisée par la mise en place et l’organisation de sept cent trois (703) Communes tant urbaines que Rurales.

Au Mali, les Collectivités Territoriales ont entamé, depuis le 30 mai 2004, leur deuxième mandature. Après la mise en place de leurs organes, le constat a été fait que le taux de renouvellement des élus est très élevé, surtout dans les dix neuf anciennes Communes.

Dans le souci de favoriser la préparation de nouveaux élus et des autres acteurs clefs qu’ils soient capables de jouer pleinement leurs rôles en tant que bénéficiaires, décideurs, gestionnaires, contrôleurs et contre-pouvoirs, la Direction Nationale des Collectivités Territoriales a élaboré une stratégie nationale de formation. Celle-ci prend en compte l’ensemble des questions liées à la formation : place et rôle de tous les acteurs, publics cibles, domaines et modules de formation, modes de financement des actions de formation etc…

La stratégie nationale de formation est intervenue comme une réponse aux nombreux écueils qui émaillent le domaine de la formation, notamment l’incohérence des actions de formation, l’inadéquation entre les modules et les besoins de formation, les insuffisances au niveau des formateurs, les redondances et duplications dans les formations dispensées, la dispersion des efforts surtout financiers de l’Etat et des partenaires au développement. Elle met un accent particulier sur la formation des gestionnaires directs de la Collectivité Territoriale : bureaux, secrétaires généraux, receveurs municipaux et régisseurs.

Concernant spécifiquement les anciennes communes urbaines, en dépit de leurs potentialités réelles, elles restent toujours confrontées à nombre de défis comme la maîtrise des règles et procédures de gestion administrative, domaniale, foncière et des équipements marchands, la bonne connaissance des techniques de mobilisation des ressources, d’information et de communication, de planification du développement etc.. Toute chose qui constitue des obstacles sérieux pour la rentabilisation optimale des importants équipements publics réalisés à grands frais dans les communes.

Pour relever ces défis et donner le meilleur exemple pour les nouvelles entités, les exécutifs, les secrétaires généraux et les gestionnaires des finances des communes constituent des catégories d’acteurs clés qui méritent d’être bien outillés.

Ils sont le moteur du développement local en raison de leurs prérogatives d’instance chargées de la conception technique des dossiers et de la mise en oeuvre des décisions de la collectivité décentralisée. Or, ils sont, pour la plupart, sans spécialisation ni préparation en pratique de la gestion communale. Selon leurs diverses attributions, ils doivent maîtriser les enjeux et les procédures des fonctions délibératives et des fonctions exécutives afin de mieux faire face à leur mission de représentation, d’éducation civique et démocratique et leur devoir de résultat.

Les formations visent à permettre aux maires, adjoints et agents des finances locales de mieux connaître les règles de fonctionnement, de gestion du personnel et du patrimoine, les rôles et responsabilités des différents acteurs dans le processus d’élaboration et d’exécution des plans et des budgets. Elles leur permettront d’acquérir des connaissances techniques spécifiques relatives à la gestion communale. A cet effet les thèmes à développer porteront sur les domaines suivants définis par la Stratégie Nationale de Formation : connaissances et gestion administrative, finances locales et maîtrise d’ouvrage, information et communication, développement local. Un module spécifique sur “la Gestion des Equipements Marchands” sera intégré au domaine de formation “Finances Locales et Maîtrise d’Ouvrage”.

En termes de résultats attendus à l’issue des formations, les membres des Bureaux Communaux, les Secrétaires Généraux, les Agents du Trésor et les Régisseurs des Communes Chefs-lieux de Région devront mieux connaître les règles et procédures relatives au fonctionnement des Collectivités Territoriales, à la gestion du personnel et du patrimoine. Ils devront également avoir une connaissance plus approfondie des rôles et responsabilités de chaque type d’acteur dans le processus budgétaire et être plus familiarisés aux techniques spécifiques de la gestion des équipements marchands communaux.

Signalons enfin que la formation qui a commencé hier se terminera le vendredi prochain.

Samou KONÉ

07 juin