Des journalistes venus du Burkina Faso, du Cameroun,
du Mali, du Nigeria, de la République Démocratique du
Congo, de la Tanzanie, du Bénin, de la Côte d’Ivoire
du Tchad, du Zimbabwé, de l’Erythrée, du Togo, de
l’Ouganda, du Malawi, de l’Irak, de la France, du
Brésil, de l’Argentine, de l’Allemangne, de l’Inde, de
l’Italie, de la Suisse et du Ghana (pays hôte) ont
pris par à cette formation.
Organisée par l’UCIP
(Union Catholique Internationale de la Presse et ses
partenaires, la formation d’Accra avait pour objectif
de révéler au journaliste son rôle de miroir de la
société.
A ce titre, plusieurs thèmes ont été
développés par d’éminents conférenciers. Il s’agit de
thèmes comme : “Rôle du journaliste africain dans la
promotion de la bonne gouvernance en Afrique” ;
“Journalisme en Afrique : les menaces à la liberté
d’expression” ; “Le journaliste africain et la
promotion de la croissance économique et de la
stabilité politique sur le continent” ; “Le
journalisme en Afrique : liberté d’information et
Promotion de l’éthique professionnelle” ; “La vie dans
la rue en Afrique : les causes, les solutions et
l’avenir de l’enfant africain” ; “L’esclavage en
Afrique et ses effets globaux” , “L’économie mondiale
et l’annulation de la dette en Afrique : bénéfices et
implications”.
Ces thèmes ont permis aux journalistes venus
d’horizons divers d’échanger et de partager leurs
propres expériencse et leurs points de vue par rapport
à des questions concernant le journaliste africain en
particulier et le journaliste en général.
Monsieur J.H Mensah, Premier ministre ghanéen,
présent à la cérémonie d’ouverture, a fait une
critique sévère du journalisme au Ghana et a ensuite
étendu cette critique à tous les journalistes.
Selon
lui, le journalisme au Ghana est en crise en ce sens
qu’il est en train de devenir du “journalisme de
l’invention”.
Or, le journaliste selon lui, ne doit
pas inventer les faits. Il se doit de proposer aux
lecteurs quelque chose de crédible. Car, dit-il, le
journaliste doit être le miroir de la société.
Cet
état de fait ne concerne pas uniquement les
journalistes ghanéens, mais les journalistes de
quelque pays qu’ils soient. Chaque journaliste doit
pouvoir contribuer, selon lui, à la promotion des
valeurs morales de la société.
La rencontre d’Accra prévoyait, outre le programme de
formation, les Assemblées Générales de l’UCAP (Union
Catholique Africaine de la Presse) et de l’UCIP (Union
Catholique Internationale de la Presse) dont le
Brésilien Ismar de Oliveire Soares en est le
Président.
L’Assemblée de l’UCAP a mis sur place un nouveau
bureau en remplacement de l’équipe sortante du Malien
Alexis Dembélé qui venait de boucler deux mandats
successifs et qui a demandé a en être déchargé. La
nouvelle direction est désormais assurée par le
Burkina Faso à travers la personne d’Alexandre le
Grand Rouamba.
L’Assemblée de l’UCIP a, de son côté, retenu la
candidature du Burkina Faso pour abriter le prochain
Congrès Mondial en 2007 face à celle du Canada.
Les participants ont également eu l’honneur de
rencontrer le Président du Ghana John Agyekum Kufuor.
Ce dernier en a profité pour exhorter les journalistes
à faire preuve de plus de professionnalisme dans leur
noble métier.
Une excursion sur certains sites
touristiques du Ghana tels que le Kakum National Park
et le Château de Cape Coast a permis aux nombreux
participants de découvrir davantage ce pays.
Envoyé Spécial Aimé RODRIGUE
CHATEAU DE CAPE COAST
Le Voyage sans retour des “Nègres”
Cape Coast, capitale administrative de la Région
Centrale du Ghana, est situé à trois heures de voyage
d’Accra. C’est là que se trouve le Château dit de Cape
Coast. Ce château a servi de centre névralgique de
l’infâme commerce des esclaves. Un endroit où l’on
peut vraiment sentir ce qui se passait quand des
hommes valides étaient transportés loin de leur propre
terre vers des terres lointaines sans espoir de
retour.
Le Ghana est un Etat d’Afrique Occidentale situé sur
l’Océan Atlantique. Il fait frontière avec le Burkina
Faso, le Togo et la Côte d’Ivoire. Sa population est
estimée à plus de 20 millions d’habitants sur plus de
240.000 km2.
Le Ghana, malgré un niveau de vie
stagnant des populations, jouit d’une réputation de
modèle de stabilité politique et démocratique en
Afrique.
L’actuel Président de la République, John
Kufuor, successeur de John Rawlings, a, depuis son
élection en 2000, entrepris de vastes changements sur
le plan national.
Le pays qui était en proie à des
troubles internes récurrents nourris de rancoeurs et
de désirs de vengeance, et qui subissait l’impact
néfaste des crises au Libéria et en Sierra-Leone, vit
aujourd’hui une situation économique florissante.
L’or
et le Cacao demeurent les principaux produits
d’exportation. Mais, Ghana rappelle aussi un souvenir
douloureux dans l’histoire africaine.
Cape Coast et le
château d’Elmina rappellent les humiliations et les
douleurs subies par les Africains durant le XVIIe et
le XVIIIe siècles.
Le commerce des esclaves venait de
supplanter celui de l’or. Les Portugais, qui sont à
l’origine de la création du “fort d’Elmina” (en 1471
les Portugais atteignaient la Côte du futur Ghana, qui
va recevoir plus tard le nom de Côte-de-l’or ou Gold
Coast), ont développé durant des siècles le commerce
de l’or.
Ils seront évincés par les Hollandais qui se
partageront le littoral avec les Britanniques et
d’autres marchands européens.
Le Château de Cape
Coast, construit au bord de la mer, est un triste
souvenir de l’esclavage. Il comprend des donjons et la
“salle du non-retour”.
Ce château acceuillait un
nombre très élevé d’hommes et de femmes qui étaient
ensuite parqués comme des animaux dans des conditions
inhumaines jusqu’à leur embarquation pour des terres
inconnues et lointaines.
A l’image de l’Ile de Gorée
au Sénégal, le château de Cape Coast est devenu
aujourd’hui un musée sinon un lieu touristique.
Les
nombreux visiteurs ne peuvent se retenir de témoigner
leurs indignations, leur sentiment de révolte dans le
“livre d’or” déposé à l’entrée du Château.
Aimé RODRIGUE
04 juillet 2005