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Dommage qu’au Mali, le tout se résume aux rivalités entre le Djoliba AC et le Stade malien de Bamako. Les dirigeants bernent les supporters par des grandes déclarations sans se donner les moyens d’atteindre les résultats escomptés.

Bref, le football malien souffre du laxisme des dirigeants, du manque de patriotisme des joueurs, plutôt intéressés par leur contrat que la défense des couleurs nationales.

Aujourd’hui, c’est paradoxal que l’Etat injecte des milliards dans notre football ; que nous disposions d’une pléiade de joueurs évoluant dans les grands championnat européens, mais que le Mali ne parvienne pas à se qualifier.

En analysant la situation, on se rend compte que c’est loin d’être une simple question de Fédération ou de département des sports. Le problème se situe à un seul niveau : les joueurs.

L’ancienne génération n’a pas hésité à lâcher le mot, à l’occasion de la nuit des Oscars le 25 septembre dernier. L’esprit patriotique manque, l’hymne national n’a plus son sens, car son exécution ne crée aucun effet.

De l’autre côté, la Fédération est aussi interpellée, car il ne sert plus à rien de gérer notre football avec le laxisme, ou la complaisance.

La plupart des coachs choisis par le bureau fédéral sont de la seconde zone et n’ont pas de tempérament pour s’imposer. A l’occasion de la Coupe du Mali, le président de la Femafoot a dit ceci : «après la défaite des Aigles face au Togo, le pire a été évité de justesse, le changement du bureau fédéral était devenu évident. L’actuelle équipe que je dirige aujourd’hui s’est fixée comme tâche essentielle, la relance du football malien afin de lui conférer son lustre d’antan». No comment !

Pourvu que l’actuelle bureau fédéral dépasse le stade des belles phrases.
Et l’avenir nous en dira plus.

Les clubs maliens qui doivent être la vitrine de notre football, sont à la phase de l’amateurisme. Aucun acte concret n’est entrepris pour être au devant de l’échiquier continental. Quels sont les maux de ces clubs ?

Le Djoliba athlétique Club de Bamako

Une chance ! C’est le club le plus structuré du Mali, où les supporters tiennent régulièrement les réunions et s’acquittent de leurs cotisations.

Tous les acteurs sont associés à la prise de décision (supporters, membres du Conseil d’administration), mais ce qui jouerait le mauvais tour au club, c’est le président Karounga Kéïta, qui serait juge en dernier ressort (selon certains supporters). Les dirigeants ont tendance à oublier la carrière des joueurs.

C’est l’argent qui fait la loi. Le constat amer est que les joueurs sont cédés à n’importe quel prix et sous n’importe quels cieux. Combien de joueurs Rouges sont partis ces dix dernières années vers le Maghreb, les pays du Golfe ou en Ukraine. Mais rares sont ceux qui sont partis pour l’Occident. Donc bref, au Djoliba, c’est le foot business, complètement différent du système européen où le business se résume à attirer vers son club les grandes stars, les grands footballeurs.

Ici, on ne vend un joueur que pour acheter un meilleur. Sans le business foot, le Djoliba AC est le seul club malien à pouvoir rentrer dans la ligue des champions. Alors dirigeants du Djoliba, pourquoi ne pas changer de fusils d’épaule ?

Le Stade malien de Bamako

Un club sans ambition continentale ? Parce qu’il est inadmissible que le Stade malien de Bamako aligne des titres de champions sans goutter aux délices de la ligue Africaine. Le club a toujours échoué aux portes de la compétition, quand bien même il a rarement rencontré les grosses pointures africaines.

Victime d’un manque d’organisation. Le Stade malien connaît toujours un problème de leadership. La dernière a secoué le club et a fini par emporter une tendance, celle menée par Seydina Oumar Sow et Yéhia Ag Mohamed Ali. Ajoutée à cela les questions de personne qui se sont transformées en une guerre de tendance. Ces crises ne font qu’affaiblir l’équipe.

Et si aujourd’hui le Stade malien de Bamako parvient à survivre, c’est grâce aux efforts déployées de certains dirigeants et surtout au sacrifice du président Mahamadou Samaké «Sam», considéré comme le seul commandant de bord. Paradoxalement, la plupart des richissimes maliens sont des stadistes bon teint.

Il sera difficile pour les Blancs d’atteindre leurs objectifs tant qu’ils resteront divisés. Les uns cherchant à détruire ce que les autres sont entrain de construire. Les dirigeants ont intérêt à laver le linge sale en famille et redémarrer sur de nouvelles bases.

Club Olympique de Bamako

Le club olympique de Bamako est apparemment le plus organisé des clubs maliens. C’est pourquoi, il arrive à donner au fil des années un visage de plus en plus convaincant. Certes le maître à bord s’appelle Moussa Konaté.

Mais le président du COB s’est entouré d’hommes dévoués pour la cause du football et de leur club. Anciens footballeurs pour la plupart, les dirigeants du COB mettent leurs efforts en commun pour suppléer le président Konaté. Si bien que le défaut de supporters n’est point perceptible pour le COB.

On sait que les supporters constituent une force “levier” pour un club.
Mais ceux qui en possèdent au Mali, n’arrivent pas à profiter de leurs contributions. C’est le cas de l’AS Réal et surtout du Stade malien dont la masse de supporters est plus que jamais transparente. Le club olympique de Bamako arrive à survivre et à se défendre grâce aux efforts conjugués de ses dirigeants.

L’Association sportive de Bamako

L’Association sportive de Bamako est presque sortie des flancs du Stade malien depuis, elle est soutenue du bout de bras par le jeune Cheick Hamala Nimaga, le fils aîné de Mamadou Nimaga N°1.

Alors principalement, l’ASB est soutenue par les cubes “Jumbo”. Et, en conséquence le président Nimaga se plaît à toujours employer l’expression “mon équipe” En clair, l’ASB est tenue par la puissance et la volonté d’un seul homme fuse-t-il le meilleur président qui puisse existe au monde, le club souffrira toujours d’une personnalisation. Là se trouve le mal de l’ASB.

Au delà, les autres clubs maliens ont quasiment des difficultés identiques. Presque tous tiennent par la force d’un homme, ou de quelques uns. Pour ceux qui n’ont pas ce ou ces personnages clés, la porte s’ouvre à toutes les incertitudes. C’est le cas de l’AS Mandé qui a dit adieu cette année à l’élite.

O. Sissoko

28 septembre 2005.