Une bonne maîtrise collective, la complémentarité entre les lignes, beaucoup de vivacité dans le jeu et des individualités aussi tranchantes les unes que les autres : l’E. N. cadette version Nouhoum Diané a tout pour plaire.
La veille du match Mali-RD Congo comptant pour les éliminatoires retour de la CAN-Cadet, Rwanda 2011, le sélectionneur national, Nouhoum Diané avait rendu un vibrant hommage à ses joueurs, affirmant que « c’est l’un des meilleurs groupes qu’il ait connu dans sa carrière d’entraîneur ». « Ce que j’aime chez eux, c’est l’état d’esprit du groupe et leur envie de réaliser quelque chose ensemble. C’est vraiment un groupe talentueux », avait ajouté l’ancien coach du CSK et de l’AS Bakaridjan.
La suite des événements a donné raison à Nouhoum Diané. Pas parce que les Aiglonnets se sont qualifiés en dominant 2-0 les Léopards cadets de la RD Congo (buts de Famoussa Koné et Abdoulaye Traoré), mais surtout en raison de la qualité du football produit par le capitaine Abdoulaye Keïta et ses coéquipiers. Une bonne maîtrise collective, la complémentarité entre les lignes, beaucoup de vivacité dans le jeu et des individualités aussi tranchantes les unes que les autres : les Aiglonnets version Nouhoum Diané ont tout pour plaire. En tout cas, le public du stade Modibo Keïta a été séduit par cette bande de jeunots inconnus du grand public il y a encore quelques mois, mais qui font aujourd’hui la fierté de toute la nation.
Jusqu’à dimanche dernier, l’équipe était un mystère pour les supporters parce qu’elle n’avait livré aucune rencontre à domicile avant le début de la campagne africaine. Et les supporters étaient d’autant plus impatients de découvrir ces Aiglonnets version Nouhoum Diané que l’équipe avait remporté deux tournois internationaux organisés au Maroc et en Tunisie, avant de faire parler la poudre face à la RD Congo en coupe d’Afrique (4-1 à Lubumbashi).
La sélection nationale cadette signait ainsi sa 7è victoire en autant de matches et non contents d’humilier les Léopards cadets devant leur public, Abdoulaye Keïta et ses coéquipiers ont remis ça dimanche dernier en dominant à nouveau le même adversaire 2-0 au stade Modibo Keïta. Les deux buts portent la signature du canonnier, Famoussa Koné déjà auteur d’un doublé à l’aller et d’Abdoulaye Traoré qui avait également fait trembler les filets à Lubumbashi.
Dimanche dernier, les Aiglonnets ont donc signé leur 8è victoire en autant de matches toutes compétitions confondues, établissant ainsi un nouveau record dans l’histoire de catégorie d’âge. Mais le plus important pour la sélection cadette est à venir c’est-à-dire la confrontation avec les Lionceaux du Cameroun pour une place en phase finale de la CAN.
Le match aller est prévu le 6 novembre à Yaoundé au Cameroun et le retour, deux semaines plus tard à Bamako. D’ici-là, on peut compter sur le coach Nouhoum Diané pour corriger les petites imperfections étalées contre la RD Congo notamment le décalage entre le milieu de terrain un peu trop garni à notre avis et la ligne d’attaque. Car s’il est vrai que le 4-3-2-1 de l’ancien entraineur du CSK ne joue pas sur la mobilité de l’équipe et ne l’empêche pas de marquer des buts, force est d’admettre qu’il crée quelques problèmes sur le front de l’attaque où le canonnier, Famoussa Koné se retrouve souvent seul au milieu de la défense adverse. Aussi, l’individualisme trop poussé de l’attaquant de la J. A. pèse sur l’équipe, contrairement à un Abdoulaye Traoré dont l’intégration en deuxième mi-temps a été décisive pour les Aiglonnets.
Car dès sa première touche de balle, le sociétaire du Djoliba se mit en exergue en adressant un centre millimétré à Tiécoro Keïta après s’être débarrassé de trois adversaires. On connaît la suite : l’attaquant de Yeleen Olympique (D2 du District) s’infiltre sur le côté gauche avant d’offrir un caviar à Famoussa Koné qui n’aura qu’à pousser le cuir dans les buts vides.
Sur le deuxième but, le jeune avant centre du Djoliba est encore là : après avoir chipé le ballon au défenseur central de la RD Congo, Kupa Makwekwe, il fonce sur le keeper Makahu Mayekita qui ne peut que constater les dégâts. Vitesse d’exécution, maîtrise technique et sang froid, tout a été parfait dans le geste du jeune buteur qui sera ovationné pendant de longues minutes par un public du stade Modibo Keïta en délire.
Des supporters qui, quelques minutes plus tôt, avaient également réservé un standing ovation au meneur des Léopards cadets, Kibambé Kapongola sans doute le meilleur Congolais de la rencontre. En fait, la seule fausse note de la partie a été la piètre prestation des arbitres béninois et le geste antisportif de Kingombé Kamba qui a écopé d’un carton rouge pour avoir essuyé ses crampons sur le défenseur central des Aiglonnets, Issiaka Samaké.
Souleymane Bobo Tounkara
Essor du 16 Septembre 2010.