Partager

Le Fonds mondial met en exergue le partenariat public et privé en mobilisant et redistribuant des ressources pour prévenir et lutter contre le Sida, la tuberculose et le paludisme. Son mécanisme de financement se passe dans le cadre d’un processus de partenariat entre le gouvernement, la société civile, le secteur privé et les communautés affectées, ceci, est une approche novatrice du financement international de la santé.

Depuis sa création en 2002, le Fonds mondial est le plus grand bailleur dans la lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme. Les programmes financés par ce Fonds ont pu sauver la vie de 5,7 millions de personnes à travers le traitement du Sida, 2,8 millions de personnes de la tuberculose et 7 millions de personnes dans le cadre de la lutte contre le paludisme ainsi que la distribution de 122 millions de moustiquaires imprégnées.

Compte tenu de ce qui précède, est-il encore besoin de démontrer l’importance du Fonds mondial dans le cadre de la lutte contre ces trois pathologies ? Pour toutes ces raisons, la reconstitution du Fonds mondial est une entreprise de grande envergure et suscite l’espoir et une consolidation réelle de la solidarité internationale.

Les enjeux de la reconstitution du Fonds mondial sont cruciaux pour les pays africains, car en vérité, « …plus de 70 % des fonds attendus seront destinés au continent africain, qui supporte de façon excessive le poids des 3 maladies, que sont le Sida, la tuberculose et le paludisme, dans un contexte économique difficile », selon ATT dans son discours lors de la réunion de reconstitution du fonds, à New York, le 5 octobre 2010.
La réunion de reconstitution a été une occasion exceptionnelle, pour les pays donateurs et les institutions de bonne volonté (au total une quarantaine), de témoigner leurs engagements à la défense et à la promotion de la santé dans le monde. Parmi les donateurs, on peut citer entre autres :

– La France, qui a promis d’augmenter son aide de 20 %,
– Le Japon, qui a promis d’augmenter son aide de 20 %,
– L’Australie, qui a promis d’augmenter son aide de 55 %,
– Les Etats-Unis ont promis d’augmenter leur aide de 40 %, soit 4 milliards de dollars, ce qui fait 2000 milliards de FCFA
Le Nigeria, la Tunisie, la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud sont du nombre des pays donateurs bien qu’étant récipiendaires.

Les contributions annoncées pour la période 2011-2013, se chiffrent à 11,7 milliards de dollars, soit plus de 5850 milliards de F CFA, malgré cela, le budget prévisionnel n’est pas bouclé. Les ressources estimées pour la période susvisée sont d’environ 20 milliards de dollars, environ 10 000 milliards de F CFA. La différence à combler peut être estimée à environ 8,3 milliards de dollars. Aussi, les promesses de financement restent également soumises aux mécanismes d’approbation des gouvernements et institutions.

C’est pourquoi nous voudrions encourager les pays récipiendaires des fonds, à consacrer davantage de ressources nationales à l’amélioration de la santé de leur population. Ceci pourrait se faire par exemple en consacrant au moins 15 % du budget national à la santé, ce qui équivaudrait d’ailleurs au respect de l’engagement des chefs d’Etat africains pris à Abuja en 2001.

Dans le même ordre d’idée, il est important d’insister sur la gestion transparente et efficiente des ressources mobilisées. La saine gestion des fonds est un gage d’encouragement supplémentaire des pays donateurs notamment dans un contexte de crise financière mondiale et de difficulté de mobilisation des ressources. Il faut réellement saluer les efforts de contribution annoncés et continuer le plaidoyer afin de combler le gap non négligeable qui reste encore.

Les activistes anti-palu devront poursuivre les efforts de plaidoyer au plan national et international afin que les promesses soient tenues ; attirer beaucoup plus de donateurs en octobre 2011, parmi lesquels, nous espérons pouvoir compter d’autres pays africains à l’image de ceux suscités.

(source : projet Voix du Mali, un projet de plaidoyer contre le paludisme)

12 Novembre 2010.