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Avec leur ratissage permanent du terrain, allant au chevet des populations alors que personne ne parle encore d’élections, la CODEM et son président se singularisent. Ce qui pourrait être inscrit au crédit de l’avenir proche du jeune député de Sikasso.

Son courage allié à un travail de fourmi qui consiste à sillonner tout le pays et dans tous les sens pour être à l’écoute des militants et sympathisants du parti de la quenouille surprend plus d’un observateur.

Pour certains, le président de la Convergence pour le Développement du Mali (CODEM), l’honorable Housséini Amion Guindo dit Poulo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’agite frénétiquement mais ses ardeurs vont, au fil des jours, s’émousser.

Pourtant, au regard des faits, ces propos des oiseaux de mauvais augures ne reposent au jour d’aujourd’hui sur aucun fondement. Au contraire, au fil des mois, le parti du jeune député de Sikasso engrange des résultats qui, à défaut de le hisser au niveau de l’ADEMA, de l’URD, du RPM ou du CNID, le placent au moins dans une position d’arbitre entre les mastodontes de la scène politique nationale. C’est une force politique montante qui pourrait s’ériger en une véritable  » force tampon «  sur l’échiquier politique du Mali.

En effet, ce 119 ème parti politique malien créé le 24 mai 2008 commence à tisser minutieusement sa toile comme un tisserin de…Bandiagara. Son originalité est que, dans le lot des formations venues dernièrement sur la scène politique, la CODEM est le parti le plus prompt, le plus déterminé et ceci, malgré son manque de moyens (le parti n’a pas encore bénéficié du financement public) à se rapprocher des populations en période non électorale.

Conséquence : le parti bénéficie de la transhumance de certains acteurs politiques déçus d’autres cieux pour grossir ses rangs. A cela s’ajoutent les fusions avec d’autres formations politiques. On annonce encore, de souces crédibles, des fusions avec des partis de plus grande obédience dans les prochains mois.

La conférence nationale, tenue le 27 mars dernier à Mopti, a été l’occasion pour ses responsables de constater l’ascension fulgurante d’une formation créée il y a seulement 22 mois.

Avec des thèmes comme le « rajeunissement du leadership politique » et son corollaire, le « rajeunissement de la classe dirigeante » tirant sa substance nourricière dans la devise même du parti, « comptons d’abord sur nos propres forces « , la CODEM exerce un attrait incontestable sur les cadres politiques et les citoyens de tous bords. Les adhésions massives enregistrées à Koutiala, Kayes, Bandiagara, Bankass et ailleurs l’attestent.

L’autre registre sur lequel ce parti intrigue les observateurs avertis de la scène politique nationale est l’ensemble des opérations de charme que Poulo est en train de mener à l’extérieur, vers la diaspora malienne. Tant et si bien que lors de la récente Conférence nationale, le Bureau national a adressé une motion spéciale de félicitation au Secrétaire chargé des Maliens de l’extérieur, Baba Wagué Tékété pour le travail accompli. A ce jour, plusieurs pays africains, européens et asiatiques ont déjà leur noyau originel de la CODEM.

Le souvenir de l’audience cordiale que le président Laurent Gbagbo a accordée à Poulo et à ses amis en 2009 est encore frais dans les mémoires. Ce grand coup médiatique sera renouvelé, de sources concordantes, le 5 avril prochain au Maroc, lorsque Poulo et ses amis seront reçus par le Roi Mohammed VI, sur invitation de ce dernier. La même chose sera faite un peu plus tard par le président Wade du Sénégal à Dakar.

Idem avec le président du Faso, Blaise Compaoré et peut-être celui de la Mauritanie, apprend-on de sources dignes de foi. Nul doute que le jeune président de la CODEM est en train d’étoffer son carnet d’adresses et de peaufiner son image de marque, en attendant de descendre dans l’arène en 2012.

Bruno D SEGBEDJI

02 Avril 2010.