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Plus une semaine ne passe, ces temps-ci, sans que les acteurs politiques ne nous parlent de la présidentielle de 2012, ne posent un acte la préparant. Il semble que certains ténors sont déjà obnubilés par l’événement au point qu’ils ne dorment plus que d’un œil.

Parler de 2012, ces jours-ci à Bamako, fait jaser plus d’un acteur politique. Il semble que certains parmi les ténors de la classe politique ne respirent d’ores et déjà que pour cette année de l’élection présidentielle, échéance électorale qui devra attribuer un nouveau bail de cinq ans à un nouveau locataire de la prestigieuse Maison Mali de la colline de Koulouba.

Le président de l’ADEMA, la première force politique du Mali, le Pr. Dioncounda Traoré n’échappe pas à ce constat, semblable à une forme de trépidations généralisées qui se seraient saisies de nos leaders. Présidant, le lundi 22 mars dernier, la cérémonie d’ouverture de la «session de pâques» du Parlement National des Jeunes, l’illustre mathématicien n’a pas manqué de trouver dans les thèmes inscrits à l’ordre du jour de la rencontre des députés juniors, « un véritable programme de campagne d’un candidat à l’élection présidentielle, un véritable programme de gouvernement ».

Les remarques ont tout de suite fusé de toutes parts au sein du parti de l’Abeille solitaire où le premier-vice président du parti et non moins ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Ibrahima N’Diaye, serait toute oreille face aux moindres faits et gestes de ses éventuels concurrents dans la course pour être le porte-étendard du parti en 2012.

Ceci, d’autant plus que le député Lancéni Balla Kéita semble avoir définitivement donné un coup de pied dans la fourmilière, en annonçant courageusement son intention de driver le PASJ dans le grand sprint pour Koulouba dans deux petites années.

A cela il faut ajouter le fait que les 2e et 3e vice-présidents du parti, respectivement les ministres Sékou Diakité et Tiémoko Traoré sont loin d’être des enfants de chœur, pouvant se contenter des seconds rôles dans cette compétition électorale. Leur récente sortie en Commune II du District de Bamako sentait le parfum des « préparatifs de terrain ». Surtout qu’à cette occasion, de sources crédibles, Sékou Diakité aurait fait dire, à gorge déployée, à Ali Kassogué dit Bruno, le Secrétaire général des jeunes abeilles de la Commune II d’asséner sans répit « la logique d’une candidature interne au parti » pour 2012.

Comme pour dire que ce candidat idéal devra sortir de la section de la Commune II (bastion du parti, selon les organisateurs de cette première conférence des cadres de la section) et pourquoi pas le Secrétaire général de cette section qui se trouve être le ministre Diakité lui-même.

Toujours dans ce sens, des sources concordantes ne cessent d’étiqueter l’association Mouvement Devoir de Génération dont le président est le ministre du Développement social, comme étant un machin d’ascension politique du 2e vice-président de l’ADEMA.

Cet enfant de Kita ne s’est-il pas fait prophétiser, il y a quelques mois, dans la capitale de l’arachide, un destin de « président de la République » ? « Alea jacta est! (le sort en est jeté) », disent nos amis les Latins. On ne peut que croiser les doigts !

Ailleurs, dans différents états-majors politiques, l’échéance de 2012 fait l’objet de toutes les attentions. Le RPM d’El Hadj Ibrahim Boubacar Kéita, l’URD de Soumaïla Cissé (qui reprend ses quartiers au Mali l’année prochaine, à la fin de son mandat à la tête de la Commission de l’UEMOA), le CNID de Me Mountaga Tall dont la tournée annuelle du président vise à revigorer les troupes pour l’échéance, le PARENA de Tiébilé Dramé qui est constamment entre deux avions entre Antananarive et Bamako, taraudé par la question.

A ceux-là, il faut ajouter non seulement les agitations des prétendants comme Zoumana Sacko, Cheick Modibo Diarra et d’autres plus anonymes, mais aussi les tentatives de reconstitution des grandes familles politiques : ADEMA, CNID, US-RDA, UDD, Mouvement Citoyen, etc. Comme quoi, la hantise de 2012 fait déjà des vagues.

Bruno Djito SEGBEDJI

24 Mars 2010.