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Le FMI et le Gouvernement du Mali ne semblent pas s’accorder sur le marché passé pour l’achat de matériels militaires au ministère de la défense. Selon nos sources le Gouvernement malien n’arriverait pas à justifier le montant de 16 milliards de F CFA sur le marché d’achat de matériels militaires passé au ministère de la défense.

jpg_une-3080.jpgDes surfacturations qui frisent tout entendement ont été constatées. Nos sources ont indiqué que les partenaires financiers ont eu du mal à avaler cette couleuvre. Dans ces conditions, l’on pourrait se demander quel est l’arrangement des lignes budgétaires dont a parlé Mme Bouaré Fily Sissoko, ministre des finances, dans une récente interview à l’ORTM ?

Une paire de chaussettes a été facturée à 26 000 F CFA. Il y a de quoi à donner des tournis. Assurément, il y a eu à boire et à manger dans ce marché de gré à gré de matériels militaires passé par le ministère de la défense. Celui qui a donné le marché et celui qui l’a exécuté, ne sont pas allés avec le dos de la cuillère. Incroyable, mais vrai ! Cela a été fait au moment où le président IBK n’avait pas fini de proférer des menaces concernant la corruption. « Ça ne sera pas du gâteau à partager » avait-il déclaré à l’époque.

Malgré cette menace présidentielle d’en découdre avec la corruption qui gangrène toutes les sphères de la société malienne, au niveau du ministère de la défense, ils ont osé. Et, cela a eu lieu à un moment crucial pour le pays. Ceux qui ont commis ce forfait étaient sûrement convaincus qu’ils ne risquaient rien. Etant entendu que cela concerne l’armée et pourrait être classé sous le sceau de « secret défense ».

Et, comme une habitude de classer tout sous le sceau de « secret défense », s’était installée au niveau du ministère de la défense, le marché a été passé à la pelle sur fond de surfacturation. Dans leur volonté d’amener nos gouvernants à adopter des postures de bonne gouvernance, les partenaires financiers exigent de la cour des comptes et du bureau du vérificateur général de faire toute la lumière sur cette affaire.

Assurément, ce marché d’achat de matériels militaires par le ministère de la défense et celui de l’achat de l’avion présidentiel, ont jeté l’opprobre sur le gouvernement IBK, à un moment où il annonçait la guerre contre la corruption.

Et, aujourd’hui, nous constatons que l’économie malienne a du plomb dans les ailes et peine à décoller, même si l’avion présidentiel sillonne le monde. Dans un mea-culpa, sur les antennes de TV5 et de RFI, le Président IBK a lui-même reconnu qu’il ya eu des erreurs. Cet aveu est-il un gage sûr qu’il compte redresser la barre dès l’entame de la deuxième année de son quinquennat ? Pour l’instant, on peut affirmer que les nuages ne sont pas encore dissipés entre le Gouvernement malien et les partenaires techniques et financiers, avec ce qui se passe avec le FMI.

D’autre part, les négociations entre le gouvernement et les syndicats des travailleurs du Mali (UNTM, CSTM) rendent sceptiques tout observateur et ne donnent aucun espoir quand on sait que le discours d’IBK lors du 22 septembre 2014 a été un appel à plus de retenu. Est-ce que les travailleurs maliens vont se contenter de cette sortie de IBK, pour mettre sous l’éteignoir leurs revendications qu’ils estiment légitimes ? Le tintamarre autour des 5500 milliards de FCFA annoncés du côté de la Chine, ne mobilise plus, ni ne rassure plus le citoyen lambda qui a fini par comprendre qu’il s’agit bien de signatures de protocoles d’accords et de conventions et qui ne saurait être de l’argent frais pour une véritable relance économique.

Alors, le gouvernement IBK doit s’atteler à amener la Banque Mondiale et le FMI à reprendre la coopération. Sur ce point, Mahamadou Camara, ministre de l’économie numérique, de l’information et de la communication et Ben Barka, son homologue de l’industrie, ont rassuré les journalistes du retour des partenaires financiers lors d’une récente conférence de presse. Attendons de voir.

Fakara Faïnké

Le Républicain du 24 Septembre 2014